PONT-SAINT-ESPRIT Hôtel-Dieu : le maire affirme que les agents n’ont pas été soumis au risque amiante
Un bâtiment ancien, racheté par la mairie en vue de le vendre, que le maire trouvait « dégueulasse », et qu’il a donc fait nettoyer par des agents de la commune.
« Il n’y a strictement aucune amiante dans les faux plafonds »
« Il y avait des débris de verre, de faux plafond. On leur a demandé de ramasser tout ça », rembobine le maire. Seulement voilà, d’après l’ancien maire et désormais conseiller municipal d’opposition, Gilbert Baumet, les débris ramassés contenaient de l’amiante. Foutaises, selon son successeur : « j’ai adressé hier (mardi, ndlr) à M. Baumet un courrier contenant le diagnostic amiante fait au moment de l’acquisition de l’Hôtel-Dieu en 2014. Il n’y a strictement aucune amiante dans les faux plafonds. Le diagnostic dit qu’il y en a seulement dans certaines descentes d’eaux pluviales et dans une ou deux toitures annexes. »
S’il y a donc de l’amiante dans l’Hôtel-Dieu, c’est donc dans des parties du bâtiment « qui ne faisaient pas l’objet du travail des agents et qui n’ont pas été soumis au risque amiante », martèle le maire. Un maire qui s’étonne que l’inquiétude du personnel soit née d'une visite de Gilbert Baumet sur place : « le chantier a démarré le lundi matin, pour se poursuivre jusqu’au mercredi soir, explique Roger Castillon. L’inquiétude ne s’est manifestée que le mercredi après-midi, quand Gilbert Baumet est venu. »
Circulez, y’a rien à voir, donc. Et c’est un peu ça le problème justement : plus de trois ans après l’acquisition de l’Hôtel-Dieu par la mairie, il n’y a rien à y voir, alors que la municipalité nourrit de grandes ambitions à son endroit. « Le projet continue et j’espère qu’il finira par déboucher, même s’il est plus compliqué que prévu », admet le maire. Un maire qui va lancer un nouvel appel à cession avec charges dans les semaines qui viennent pour enfin trouver un acquéreur qui voudra bien mettre 2,9 millions d’euros sur la table puis transformer le vieux bâtiment classé en « nouveau quartier. » « On est assez exigeants », précise Roger Castillon, qui veut « du logement, du parking et des locaux pour accueillir éventuellement les services sociaux du Département. »
En attendant, il fallait déblayer quelque peu les couloirs en vue de potentielles visites d’éventuels repreneurs, justifie le maire. Un maire qui, s’il ne le dit pas ouvertement, flaire l’instrumentalisation amiantée venue de son prédécesseur, à qui il garde un chien de sa chienne : « en 2005 ou 2006, Gilbert Baumet avait signé un compromis de vente pour l’Hôtel-Dieu qu’il n’a pas pu honorer et la mairie a dû payer une soulte de 156 000 euros. » Le sujet devrait revenir dans les débats lors du conseil municipal de ce jeudi soir.
Thierry ALLARD