PONT-SAINT-ESPRIT Le PLU s’invite à nouveau au conseil municipal
Adopté au cours d’un conseil municipal très agité en février dernier, le Plan local d’urbanisme de Pont-Saint-Esprit n’en finit pas de faire parler.
Ainsi, hier soir lors du conseil municipal de rentrée il a été de nouveau au centre des débats, bien que ne figurant dans l’intitulé d’aucune des 23 délibérations au programme.
Une dizaine de recours
Mais comme le diable se cache dans les détails, le PLU se cachait hier soir dans la première délibération, le compte rendu des décisions municipales. Dix d’entre elles portaient sur la défense des intérêts de la commune dans le cadre d’instances engagées devant le tribunal administratif de Nîmes pour des recours contentieux contre le PLU ou des arrêtés du maire « plus ou moins liés au PLU » de l’aveu même du premier magistrat Roger Castillon.
Il n’en fallait pas plus pour que l’opposition — quelque peu décimée hier soir au demeurant, en l’absence notamment de Gilbert Baumet, Carine Fournier ou Alain Salsano — s’engouffre dans la brèche. Ainsi la conseillère FN Christiane Gondard a ouvert les hostilités : « nous déplorons les recours contre le PLU, et nous rappelons qu’en commission PLU nous avions alerté sur les recours possibles par les personnes spoliées, parfois mises dans des situations dramatiques. Vous n’avez pas pris le temps de la concertation, et ce sont les spiripontains qui le paieront en frais de justice. »
« La suite vous montrera à quel point votre déclaration aura été ridicule »
Le maire lui répondra que « quand on défend les intérêts de la commune de temps en temps on se trouve en conflit » avant de « (s)’inscrire en faux quand vous dites qu’on n’a pas reçu les familles, on a au contraire beaucoup expliqué. » Frédéric Duplan, seul membre du groupe Aimons Pont-Saint-Esprit présent hier soir, a rappelé le vote de son groupe contre le PLU, avant de passer à l’attaque : « vous en êtes à dix procès et ce n’est pas fini. Ce PLU est également un scandale car il privilégie des intérêts personnels », reprenant un argument déjà évoqué en février par Gilbert Baumet lui-même. L’élu d’opposition a aussi raillé le fait que l’organisme Habitat du Gard fasse partie des requérants, « un comble. »
Roger Castillon lui a alors rétorqué, un peu sibyllin, que « Habitat du Gard est propriétaire du terrain et vous savez comment il l’est devenu, vous faites partie d’un groupe pas très bien placé pour en parler. » L’édile a ensuite affirmé que la municipalité avait « les meilleures relations » avec Habitat du Gard, avant de prédire que « la suite vous montrera à quel point votre déclaration aura été ridicule, quant aux remarques personnelles, elles sont indignes d’un élu, je rappelle que tout s’est passé dans les règles. »
Une chose est sûre, la balle est maintenant dans le camp de la justice. Et le maire de lancer : « le tribunal décidera et on se soumettra. » Fermez le ban.
Et aussi :
Un premier dossier OPAH bouclé dans le cantre ancien : Hier et pour la première fois depuis le lancement de l’Opération Programmée pour l’Amélioration de l’Habitat (OPAH) une subvention a été attribuée. Elle sera versée à titre prévisionnel aux propriétaires d’un immeuble de la rue Saint-Jacques qui vont y rénover deux logements. En tout, les propriétaires toucheront 46 138 euros de subventions, pour des travaux d’un montant total de 137 000 euros. La part municipale est de 17 267 euros. Après s’être réjouit de cette première concrétisation, Roger Castillon a affirmé qu’il y avait « une centaine de dossiers à des degrés d’instruction divers. » La délibération a été votée à l’unanimité.
Les tarifs pour l’occupation temporaire du domaine public augmentent : à partir du 1er octobre, il sera plus cher d’avoir un emplacement sur le domaine public à Pont-Saint-Esprit. Par exemple, un taxi devra s’acquitter de 380 euros par an par emplacement contre 335 euros jusqu’alors, 700 euros pour un camion de pizza ou de snacks contre 616 euros avant. L’opposition a voté contre.
Quand la mémoire de Christiane Gondard lui joue des tours : le conseil municipal a voté hier soir à l’unanimité l’attribution d’une subvention de 900 euros à l’association Bouge ta Ville pour son Salon de l’Habitat, qui s’est tenu en mai dernier. De quoi inspirer à l’élue frontiste Christiane Gondard un commentaire élogieux : « c’est bien, l’an passé ils avaient demandé 2 500 euros, cette année il y a un bel effort d’autofinancement. » Silence. Après quelques secondes, l’adjointe à l’économie Catherine Chantry précisera que « C’était la première édition ». « Je me suis mal exprimée, je voulais dire que c’est une manifestation très peu chère » tentera de rattraper Christiane Gondard, un peu tard.
Thierry ALLARD