Les faits se sont produits vers 4 heures, dans la nuit du 21 au 22 décembre 2000, dans la rue qui porte désormais le nom du major Soler. Cette funeste nuit, le major et un de ses collègues, qui rentrent alors d’une mission de recherche de personne âgée disparue, « distinguent deux individus tentant de se dissimuler derrière un véhicule », rappelle le commandant de la compagnie de Bagnols, le chef d’escadron Julien Delobel. Les deux suspects venaient de commettre un cambriolage dans une agence d’assurances toute proche, dans le secteur du rond-point de l'Europe.

À la vue des gendarmes, les deux hommes prennent la fuite en courant. Alors pendant que son collègue gare le véhicule de service, le major Soler s’élance à la poursuite des deux hommes et, « alors qu’il se trouve derrière des habitations, hors de la vue de son camarade, un coup de feu retentit et le major est mortellement touché à la tête », retrace le commandant Delobel. Coincé dans une impasse par le gendarme, un des deux cambrioleurs a tiré sur le militaire avec une chevrotine.

Le major Laurent Soler, 35 ans, reste encore aujourd’hui le dernier gendarme tué en service dans le Gard. Son meurtrier, un ancien athlète qui a participé aux Jeux olympiques de 1996, sera interpellé au Maroc après une cavale de sept mois. Jugé sur place en 2003, il écopera d’une peine de 30 ans de prison.

Depuis, comme ils le font aussi pour le gendarme Capel, tué en service à Lussan en 1998, les gendarmes gardent vivace le souvenir de leur collègue. Ainsi, chaque année un tournoi de football est organisé en sa mémoire, et chaque fin décembre, une cérémonie est organisée à la caserne. Cérémonie à laquelle assistait ce vendredi matin le maire de Pont-Saint-Esprit Valère Segal, au cours de laquelle le commandant de la compagnie et celui de la communauté de brigade de Pont-Saint-Esprit le capitaine Pierre Pallu, ont déposé une gerbe devant la plaque commémorative.