PONT-SAINT-ESPRIT Un avocat au collège Georges-Ville pour faire découvrir la justice aux élèves
Un procès, certes fictif, mais un procès quand même, s’est tenu dans plusieurs classes de Quatrième du collège Georges-Ville de Pont-Saint-Esprit en fin de semaine.
Il s’agit d’une des approches pédagogiques choisies par Me Théo Clerc, avocat au barreau de Paris originaire de Bagnols, qui était au collège de Pont-Saint-Esprit jeudi et vendredi pour une série d’interventions auprès des élèves « dans le cadre de l’éducation à la citoyenneté », note le principal du collège Laurent Richard.
Un collège qui multiplie les interventions de ce type, avec par exemple il y a quelques semaines la venue d’un dessinateur de presse pour parler liberté d’expression, en cohérence avec le programme éducatif. « Sur cette intervention nous visons davantage les classes de Quatrième car elle correspond au programme d’éducation morale et civique », affirme le principal. Une classe de Troisième dans laquelle un cas pratique ayant trait aux réseaux sociaux s’est fait récemment jour a également eu droit à l’intervention de l’avocat, cette fois plus dans l’optique « de leur faire comprendre qu’ils sont responsables de ce qu’ils font », précise la principale adjointe Sandrine Munoz.
Concrètement, Me Clerc a, lors de ses interventions « bénévoles et au contenu validé par le Conseil national des barreaux et l’Éducation nationale », précise-t-il, présenté le métier d’avocat et les différents types de libertés. « Notamment la liberté d’expression, ce qui nous permet de faire des rappels sur le cyber-harcèlement », explique l’avocat. Un rappel pour le moins utile, et qui a semblé bien fonctionner pour les élèves, désormais conscients que leurs actes en ligne peuvent avoir des conséquences très lourdes.
Place ensuite au procès fictif, au thème on ne peut plus d’actualité : Hulk comparaît pour s’être fait contrôler plusieurs fois sans masque, « avec tout le cérémonial », précise l’avocat. Effectivement : les élèves, répartis en trois groupes (Hulk et ses avocats, les justiciers et les juges) ont joué le jeu comme en vrai, tenant leur rôle. Les uns et les autres tentant de trouver les arguments les plus convaincants, soit pour faire condamner lourdement, soit pour acquitter le prévenu.
Une méthode régulièrement utilisée par l’avocat, rompu à l’exercice des interventions en collèges, et qui fonctionne : les élèves se prennent au jeu, et finissent par comprendre les mécanismes d’un vrai procès. De là à susciter des vocations ? « Il arrive qu’après l’intervention des élèves sollicitent un stage, et certains se révèlent », affirme Me Clerc.
Thierry ALLARD