PORTRAIT DU DIMANCHE. Dylan et Marine, l'avenir des pompiers volontaires
Désireux de servir l'intérêt général, Dylan Olivier et Marine Ricard suivent des cours à l'école des Sapeurs-Pompiers d'Alès. Une formation dés le plus jeune âge, qui fidélise les soldats du feu à leur vocation, à l'heure où les syndicats s'inquiètent de la diminution des pompiers volontaires.
Honneur aux dames. A 17 ans, Marine adore la musique et le foot ! Mais sa véritable passion reste le camion rouge, son échelle et sa célèbre sirène : "Je suis un peu tombée dans la marmite quand j'étais petite. Mon père, ses frères, mon grand-père étaient sapeurs-pompiers. Je suis la seule a avoir repris le flambeau". A ses côtés, Dylan a lui aussi été sensibilisé par son entourage : "depuis tout petit ça a été comme une évidence". Et si s'attirer les lauriers des institutions peut être plaisant, ce qui motive ces futurs héros du quotidien, c'est surtout le sentiment de "se sentir utile" en "aidant les autres".
Depuis l'âge de 14 ans, ces volontaires suivent une formation à l'école des jeunes sapeurs-pompiers d'Alès. Il existe six sections dans le Gard. "Nous travaillons tous les samedis après-midi, sauf durant les vacances scolaires", explique Dylan. A l'issue de quatre ans d'enseignement, les élèves deviendront enfin sapeurs-pompiers volontaires. Par la suite, chacun a ses projets : "j'aimerais passer le concours pour devenir professionnel, sinon je désire devenir surveillant pénitentiaire", avance Dylan.
Un désir peu commun pour un adolescent de 16 ans. L'ambitieux se justifie : "J'ai envie de rencontrer des prisonniers, de dialoguer avec eux pour les aider à se réinsérer dans la société".
Marine se voit davantage dans la police nationale… Du moins, si "je ne parviens pas à devenir pompier professionnel. J'ai envie d'exercer un métier où je me sent utile".
Entraide. Leur meilleur souvenir de formation restera celui-ci : "un jour tous les jeunes de l'école faisaient un footing, lorsque soudain l'un de nous s'est blessé. Nous l'avons alors porté pour le ramener à la caserne", se rappelle Marine. Un bel exemple d'entraide !
Dans le Gard, on compte environ 70 élèves dans ces écoles de sapeurs-pompiers. Des jeunes prometteurs, passionnés par le métier et formés tôt. "Les sapeurs-pompiers volontaires qui sortent de ces écoles ont moins de chance d'abandonner que les plus âgés. Eux, doivent suivre une formation en parallèle de leur travail, de leur vie de famille. C'est plus contraignant", témoigne Patrick de Franco, président de l'association des jeunes sapeurs-pompiers.
A Paris, dans les couloirs des syndicats, il se murmure volontiers que ces jeunes pousses sont l'avenir des soldats du feu. En France, entre 2004 et 2012, le nombre de sapeurs-pompiers volontaires a chuté de 12.000…
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com