RECONFINEMENT Les fleuristes en sursis
Ils ont demandé, et obtenu un sursis à la fermeture due au reconfinement : les fleuristes sont encore ouverts ce week-end, Toussaint oblige.
« Cette dérogation était primordiale, il fallait qu’on écoule nos stocks car nos produits sont périssables », affirme Soline, fleuriste chez Valentin flora, à Alès. Sa consoeur bagnolaise Laurence Voignier, qui tient la boutique Aux fleurs de Provence depuis 23 ans, ne dit pas autre chose : « c’est inespéré, cela nous permet d’écouler la marchandise, et aux clients de se montrer solidaires. »
C’est donc une manière de sauver les meubles, et « de fermer physiquement de manière moins violente que ce que cette fermeture pourrait l’être », abonde Laurence Voignier. Car ce nouveau confinement tombe mal : « Octobre, il faut savoir que c’est le mois le plus calme de l’année, explique Soline, notre fleuriste alésienne. Mais la Toussaint c’est ce qui fait le chiffre de notre mois, ça rattrape les trois premières semaines. » Sans compter les cérémonies du 11 novembre, « où l’on vend généralement beaucoup de gerbes, il faut qu’on essaye de voir si on ne peut pas travailler directement avec les mairies pour les livrer », poursuit-elle. De plus, ce nouveau confinement vient après un été marqué par « la perte de nombreux mariages qui ont été décalés à l’année prochaine », rappelle la fleuriste.
« On va travailler différemment, mais on va travailler quand même »
Ce jeudi, pour le dernier jour avant le confinement, les fleuristes ont vu un pic d’activité, comme de nombreux commerces. « Hier nous avons eu beaucoup de clients, aujourd’hui c’est bien plus clame », observe Laurence Voignier. Un constat aussi observé à Alès, où notre fleuriste affirme « fonctionn(er) plus par téléphone avec le système de livraisons qu’en ventes directes. »
D’ailleurs, les fleuristes vont eux aussi être obligés de s’adapter. Alors qu’elle avait complètement fermé durant le premier confinement, Laurence Voignier va cette fois-ci faire du drive. « On va travailler différemment, mais on va travailler quand même », avance-t-elle, tout en affirmant que sa boutique ne peut plus rester fermée comme au printemps dernier, notamment pour ne pas perdre complètement le contact avec les clients fidèles. Ces mêmes clients qui étaient déjà revenus après le confinement. « Ça nous avait donné beaucoup d’énergie, et l’envie de continuer », affirme Laurence Voignier.
À moins de deux jours du baisser de rideau, Laurence Voignier a tout de même un sentiment d’injustice. « Nous avons mis en place des mesures drastiques dans nos petits commerces, j’imaginais que nous pourrions continuer à accueillir quelques clients. Là, c’est une mesure très rigide, alors que les grandes surfaces peuvent rester ouvertes, et le déséquilibre entre les grandes surfaces et le commerce de centre-ville va s’accentuer », redoute-t-elle, alors que les grandes surfaces pourront continuer à vendre des végétaux après ce week-end.
Corentin Migoule (à Alès) et Thierry Allard (à Bagnols)