Publié il y a 3 jours - Mise à jour le 27.03.2025 - Sabrina Ranvier - 3 min  - vu 2230 fois

RÉGION Carole Drucker-Godard, nouvelle rectrice : « Je m’estime très chanceuse »

La nouvelle rectrice de l'académie Carole Drucker-Godard a pris ses fonctions cette semaine. 

- Sabrina Ranvier

Cette universitaire, spécialiste en gestion des ressources humaines, a pris ses fonctions au rectorat de Montpellier mercredi 26 mars. Pour elle, la « confiance en soi » est essentielle pour les élèves. Ses priorités ? L’orientation, la sécurité, l’école inclusive.

« J’aime apprendre et je suis heureuse de savoir que je vais apprendre. » Le sourire est facile, l’enthousiasme communicatif. Carole Drucker-Godard ne connaît pas l’académie de Montpellier. Mais, jeudi 27 mars, lendemain de sa prise de fonction au poste de rectrice, cette jeune quinquagénaire confie s’estimer « très chanceuse ». Cette universitaire qui a été directrice de cabinet de la ministre de l’Éducation du gouvernement Barnier, compte bien sillonner l’académie de Montpellier comme elle l’a fait dans celle de Limoges. 

Rectrice à Limoges

Cette spécialiste en gestion des ressources humaines a occupé son premier poste de rectrice dans le Limousin, territoire qu’elle ne connaissait pas. En novembre 2020, alors professeur des universités à Paris-Nanterre, elle reçoit un appel du ministre de l’Éducation de l’époque. Cinq jours plus tard, elle devient rectrice à Limoges, seconde plus petite académie de France après la Corse, au milieu du deuxième confinement. Elle explore la région, y reste le week-end au lieu de rentrer à Paris : « Quand on ne connaît pas son territoire, cela demande des efforts, mais des efforts très positifs. » Maud Duveuf, du syndicat enseignant SE UNsa du Limousin, se souvient d’une rectrice « qui n’hésitait pas à aller sur le terrain », de « quelqu’un d’humain et à l’écoute »

« C’était parfois le bras de fer, mais on a pu échanger, discuter et trouver des compromis, abonde Pierre Gautret, secrétaire général de la section UNSA éducation-Limousin. Elle veille à un dialogue franc, elle est attentive à ce qu’on lui fait remonter et agit dans la mesure ce que lui laissait faire le ministère. » 

Santé et confiance en soi

Carole Drucker-Godard explique avoir « beaucoup » travaillé sur la santé en Limousin : « On a été les premiers à labelliser des internats d’excellence édusanté. » Les critères reposaient sur la santé physique, mentale… Elle le répète, la ligne directrice, « la toile de fond » pour les élèves, doit être la « confiance en soi ». « Il n’y a rien de pire que quand on brise la confiance qu’ils ont en eux », souligne-t-elle. Sa fille l’a vécu. Elle l’a « rattrapée » et aujourd’hui la jeune femme a pris le « contrepied » et enseigne comme professeur des écoles : « Elle est toujours en train de féliciter les élèves même quand ils ont des problèmes. »  

Enseigner, c’était aussi sa « vocation » à elle. « J’étais moyenne, je n’avais pas tellement confiance en moi, mais je voulais enseigner à l’université. J’aime enseigner ». Elle obtient sa thèse en 2000 à Paris-Dauphine. Ses sujets de recherche portent ensuite sur comment obtenir un résultat collectif excellent à partir des compétences individuelles de chaque membre d’une équipe. Elle observe le service dans des restaurants trois étoiles, dans des équipages de voile… Elle a aussi travaillé sur la motivation au travail, sur le plafond de verre… Elle a créé et encadré des formations en sciences de gestion « avec l’idée de créer un tremplin pour les étudiants ». Elle a aussi présidé pendant trois ans et demi le CEFDG, qui attribue des grades de licences ou de masters aux diplômes des écoles de management.

Vice-présidente de Paris-Nanterre en charge notamment de l’innovation pédagogique, elle se présente à la présidence et perd les élections en 2020Elle ne cache pas cet « échec » qui lui a « permis de rencontrer des enseignants dans des disciplines très éloignées de la mienne ». Nommée rectrice quelques mois plus tard, elle s’immerge dans l’univers du premier et second degré et apprend « énormément », se forme sur le terrain, avec ses équipes. 

Directrice de cabinet au ministère

Un soir de septembre 2024, un coup de fil lui propose de devenir directrice de cabinet d’Anne Genetet, ministre de l’Éducation. « En une heure, je suis devenue numéro 2 du ministère. » L’équipe Barnier tient trois mois. L’expérience dans ce « très beau poste » où « on ne connaît ni semaine, ni week-end » est intense. Aujourd’hui, dans sa liste de priorités pour l’académie de Montpellier, figurent l’orientation, la sécurité, mais aussi l’école inclusive : « Il manque toujours des AESH, il faut travailler là-dessus ».  

Elle a pris ses fonctions mercredi 26 mars. « À minuit sept », elle échangeait avec Karim Benmiloud, le nouveau recteur de l’académie de Toulouse. Elle va être amenée à travailler avec lui, car elle devient aussi rectrice de la région académique Occitanie. Un poste qui va l’emmener à « apprendre » un nouveau périmètre qui englobe l’enseignement supérieur. « Avec le recteur délégué au supérieur Khaled Bouabdallah et le recteur de Toulouse, on va faire beaucoup de choses. »

Sabrina Ranvier

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