SAINT-HIPPOLYTE-DU-FORT Le Vidourle tourne au vert fluo... le temps d'un traçage
L'Établissement public territorial de bassin du Vidourle (EPTB) poursuit son étude sur le sous-sol karstique du fleuve, afin d'évaluer la quantité d'eau souterraine et les interactions avec les nappes des rivières alentour. Ce mercredi, deux opérations de traçage avaient lieu : une première à Saint-Hippolyte-du-Fort, à la confluence de l'Argentesse et du Vidourle ; une seconde à Pompignan, avec l'aide des pompiers de Saint-Hippolyte-du-Fort.
Dans sa traversée de la partie urbanisée de la commune, l'Argentesse coule encore. Mais à sa confluence avec le Vidourle, au sud-est de Saint-Hippolyte-du-Fort, les cailloux sont secs. C'est donc dans le Vidourle, directement, que la chargée de mission de l'établissement public territorial de bassin et les membres du cabinet d'expertise Cenote ont lâché 13,5 kg de produits colorants, ou plutôt de la fluorescéine et de l'uranine, mercredi matin.
Le résultat immédiat, c'est une coloration du fleuve comme s'il avait largement abusé de filtres d'un célèbre réseau social. Un vert fluo insolite qui tend à interroger les passants ou les inquiéter. "Il y avait déjà eu des traçages il y a cinquante ans, relativise Marie Savéan, chargée de mission ressources en eau de l'EPTB Vidourle, qui coordonne les actions de recherches depuis plus d'un an (relire ici). Ici, les pertes sont identifiées, 500 mètres à l'aval de ce pont, puis au niveau du pont qui franchit le Vidourle" sur la déviation de Saint-Hippolyte-du-Fort, route de Durfort.
"L'idée, résume Guilhem Mestre, du cabinet d'expertise Cenote, c'est d'injecter ici pour qu'une partie soit absorbée et se voie au niveau des pics de restitution." Les techniciens ne passent pas, pour autant, leur journée à attendre que la coloration ressorte. "On dispose d'appareils de suivi à la fontaine de Sauve, explique Marie Savéan (relire ici), et en amont de la source de l'Oule".
"Le but est évidemment de connaître plus précisément par quel chemin passe l'eau : seulement à Conqueyrac ? Ou également par Pompignan ?" Quatre fluorimètres mesurent ainsi le niveau de fluorescence, des préleveurs extraient un peu d'eau toutes les 24 heures, afin qu'elle soit ensuite analysée à l'université d'Orléans, la concentration fluorescente donnant également une information sur une éventuelle perte en amont. Une concentration à laquelle les capteurs sont très sensibles, même quand la coloraton a disparu à l'oeil nu.
Mercredi après-midi, un seconde injection a eu lieu, dans un aven de Pompignan, cette fois-ci, avec l'aide d'une citerne des pompiers de Saint-Hippolyte-du-Fort pour "pousser" le produit jusqu'à la masse d'eau. "Toujours dans le but de voir les limites du bassin versant et les connexions éventuelles avec le fleuve Hérault", explique Marie Savéan. En 2026, année à laquelle devrait s'achever l'étude, onze injections auront été effectuées.