SAINT-JUST-ET-VACQUIÈRES Romain Rigon redonne vie au Mas des Justes
Alors qu’un possible abandon menaçait le vignoble du Mas des Justes, Romain Rigon, président de la société coopérative d’intérêt collectif Sur le chemin des Cévennes, lance un projet fédérateur et innovant porté vers la biodynamie.
Situé aux portes du village de Saint-Just-et-Vacquières, le vignoble du Mas des Justes datant de la fin du XIXème siècle, était amené à disparaître si Romain Rigon n’avait pas fait de son sauvetage une affaire personnelle. En créant la société coopérative d’intérêt collectif portant la mention Sur le chemin des Cévennes en février dernier, le Saint-Mauriçois a souhaité fédérer les hommes et les femmes attachés à la terre et aux Cévennes en proposant à la vente 320 parts au prix unitaire de 1000 €.
À ce jour, plus de 200 sociétaires ont déjà acquis au moins une part dans cette société collective. Et si les locaux sont majoritaires, plus de 34 % des parts acquises le sont par des personnes extérieures à l’Occitanie et n’ayant parfois aucun lien avec la vigne.
« Vous êtes ici chez vous », a introduit Romain Rigon lors de l’accueil d’une centaine de sociétaires hier, à l’occasion de la "naissance officielle" du Mas des Justes. Au cours d’une journée ensoleillée mais venteuse, les pensionnaires ont pris part à une série d’activités dont l’égrappage manuel et la vendange d’une parcelle de Carignan.
Une conversion en biodynamie
Bénéficiant d’une étroite collaboration avec la cave de Saint-Maurice de Cazevieille et d’un soutien d’Alès Agglomération, entre autres, la SCIC veut penser le vignoble autrement. « Plutôt que de défendre la vigne contre des agresseurs, on adopte la démarche de la protéger. On a un programme de plantation de 1200 arbres sur trois ans autour des vignes pour ramener de la biodiversité », détaille son président.
S’étendant sur plus de 13 hectares, les vignes du domaine sont certifiées en agriculture biologique mais la conversion en biodynamie est en cours. « C’est le système qui nous représente le mieux car c’est celui qui prend en compte la globalité d’une activité agricole en permettant à la vigne d’avoir l'équilibre le plus vertueux possible. Car la SCIC, c’est aussi d’autres cultures. Nous allons implanter un rucher et consacrer une parcelle aux abeilles en leur donnant les ressources pour s’exprimer toute l’année », poursuit Romain Rigon.
Les heureux sociétaires du Mas des Justes veulent participer au rayonnement d’un territoire qui « compte plein de pépites » en créant des « synergies » entre différentes activités. Située à quelques encablures du domaine, la distillerie Bel air, qui s’inscrit parfaitement dans cette logique synergique entreprise par la SCIC, a elle aussi été visitée. En tant que partenaire, elle contribuera à la plantation de haies aromatiques et mellifères en bordure des vignes.
Corentin Migoule