SAINT-QUENTIN-LA-POTERIE La campagne de fouilles du bourg médiéval de Massargues touche à sa fin
La campagne de fouilles triennale du bourg médiéval de Massargues, sur la commune de Saint-Quentin-la-Poterie, s’est achevée ce vendredi. Désormais, se pose la question de l’après.
Pour clôturer cette campagne débutée à l’été 2022, et qui s’est poursuivie l’été dernier et lors des trois dernières semaines, l’association l’Uzège, qui est à l’initiative du projet, a invité ce jeudi soir les élus et mécènes à une visite sur site. Conduite par l’archéologue de l’Inrap Samuel Longepierre, originaire du coin qui a découvert Massargues il y a vingt ans, la visite a permis de dresser un bilan de l’opération.
Et il est bon : « Désormais, nous pouvons reconstituer tout le plan de la ville, et nous avons le modèle urbain médiéval le plus significatif de tout le sud de la France », souligne Samuel Longepierre. L’archéologue a aussi pu avancer, au fil des découvertes, sur la typologie probable des habitants du bourg médiéval : « je pense que c’était une communauté d’habitants qui se sont organisés », dit-il.
Des découvertes qui ont été rendues possibles grâce à la mobilisation de l’association l’Uzège, qui a notamment convaincu l’État, via la Direction régionale des affaires culturelles, de lui confier l’agrément pour fouiller les lieux, mais aussi les collectivités comme la Région, la Communauté de communes du Pays d'Uzès et les communes de Saint-Quentin-la-Poterie et Vallabrix, qui soutiennent le projet. De nombreux mécènes ont aussi mis la main au pot pour financer les fouilles.
« Désormais, une question se pose : et maintenant ? », pose le président de l’Uzège Henry De Cazotte. Les prochains mois seront ceux d’« une pause active, car il faut notamment produire des écrits », poursuit-il. Samuel Longepierre veut rédiger une publication scientifique sur Massargues. Dans le même temps, « nous aurons un comité de pilotage avec la DRAC et la mairie pour décider de la conservation et de la protection du site », reprend Henry De Cazotte.
Quant à la reprise des fouilles, l’association dit réfléchir à « un passage de relais », le projet étant lourd à gérer, notamment financièrement. Une chose est sûre, « il y a un intérêt énorme de la population », affirme-t-il, les conférences et visites ayant fait le plein. « Avec la Communauté de communes du Pays d’Uzès et Vallabrix, nous sommes unanimes sur le fait que Massargues laisse trop de mystères pour abandonner », affirme le maire de Saint-Quentin Yvon Bonzi.
Et le maire d’avancer que « nous reprendrons les fouilles, sur un calendrier à définir. » Il faut dire que 90 % du site environ n’a pas encore été fouillé. Alors « on fera tout notre possible pour trouver quelques mystères de plus », lance Yvon Bonzi. En attendant, la participation de Samuel Longepierre à la suite ne fait pas partie de ces mystères : « je serai là pour continuer », dit-il, en espérant une reprise des fouilles « d’ici quelques années. »