C'est une nouvelle qui arrive tel un coup de théâtre sur Salindres. Fief important de l'industrie, la commune du bassin alésien abrite plusieurs entreprises qui emploient des dizaines de salariés dans le secteur. Selon nos informations confirmées par la direction nationale, l'usine Solvay va supprimer 68 postes dont quatre vacants, liés à l’activité de production de TFA (acide trifluoroacétique) et dérivés fluorés sur une période allant de début 2025 à octobre 2025. Cette procédure permettra par la suite, la mise à l’arrêt définitive de la production et la mise en sécurité du site.

En revanche, 28 postes associés plus quatre dans un rôle d'interface "seraient maintenus" selon la direction, puisque Solvay collabore avec Axens sur un Groupement d’Intérêt Economique (GIE) appelé "Chimie Salindres". "Je trouve que c'est dramatique pour la plateforme, Salindres et les salariés. Il faut qu'on se sente tous concernés par cette décision. On savait qu'il y avait des soucis mais pas que cette décision arrive aussi vite", exprime anonymement un salarié d'Axens, qui souhaite être solidaire avec ceux de Solvay.

Baisse d'activité

La direction nationale de Solvay explique que depuis plusieurs années, de gros efforts ont été faits sur la diversification et les investissements pour tenter de maintenir la compétitivité du site de Salindres. Ces mesures n'auraient pas eu l'effet attendu pour compenser la baisse d'activité ni à maintenir une position concurrentielle, avec d'autres pays comme la Chine. Solvay avait également fait parler d'elle il y a quelques mois pour une mise en cause concernant un fort taux de polluants éternels enregistrés dans les eaux de l'Arias et l'Avène, d'après des enquêtes menées par nos confrères de France 3 et du Monde.

LIRE AUSSI : SALINDRES L'usine de Solvay mise en cause pour une contamination aux polluants éternels

"Le site de Salindres est ainsi fortement impacté par plusieurs facteurs : une forte concurrence internationale, principalement asiatique, sur les TFA et dérivés fluorés produits à Salindres, une performance financière du site de Salindres qui se dégrade depuis plusieurs années ainsi qu'un durcissement des réglementations européenne et française sur les PFAS", souligne la direction.

Présent sur le site tout comme le premier édile de Rousson Ghislain Chassary, le maire de la commune Etienne Malachanne se dit très attristé par la situation : "C'est un coup de tonnerre, c'est un site historique qui s'éteint et un des poumons économiques à Salindres. On a toujours eu une vocation industrielle et c'est une très mauvaise nouvelle. On pense aux salariés qu'on accompagnera avec les moyens que l'on a pour essayer que personne ne se retrouve sur le bord de la route". 

Solvay va mener des recherches pour envisager une possible reprise d’activité du site de Salindres et sera accompagné par une société spécialisée. L'entreprise travaillera avec les collectivités locales concernées et les services de l’État, et dit prioriser un dialogue social constructif avec des mesures d'accompagnement pour les salariés licenciés. Une collaboration pour reconvertir le site et revitaliser le bassin d'emploi est aussi dans les objectifs de Solvay.