TERRE D'ARGENCE Ces néophytes, futurs ambassadeurs de la course camarguaise
L'expérience de la course camarguaise est une des animations inscrites au calendrier de l'office de tourisme Beaucaire Terre d'Argence entre les mois de mai et novembre.
Le club taurin Lou Chin Cheï de Fourques a célébré le week-end dernier ses 120 ans. Un événement pour le mundillo de la bouvine auquels se sont mêlés des curieux, venus participer dimanche après-midi, à la course camarguaise comptant pour le "Trophée de l'Avenir".
Au-delà d'y participer même, ils l'ont découverte car le groupe emmené par Alicia Deleuze, guide-conférencière de l'office de tourisme Beaucaire Terre d'Argence et spécialiste de la course camarguaise, ne fréquentent pas ou très peu les arènes. "On a vu une course l'an dernier à Saint-Rémy-de-Provence, mais sans vraiment comprendre ce qui se passait sur la piste", concède l'Avignonnaise, Dominique, accompagnée de son époux, Pierre et de ses petits enfants, Alexandre, 8 ans et Tom, 11 ans.
Éric et sa femme Maroudio, en ont déjà vu une sur le petit écran. "Nous sommes tombés dessus tout à fait par hasard. Chez nous, ça n'existe pas." Chez eux, pour reprendre l'expression d'Éric, c'est Mons, pas celui du Gard, mais de Belgique, bien que pour ce Wallon taquin, il n'en existe qu'un. "Nous sommes en vacances, nous avions envie de découvrir des choses nouvelles", ajoute-t-il plus sérieusement. Puis le naturel revient au galop : "Mais nous verrons bien si tout ce que nous dit Alicia est vrai !"
Après s'être invités dans les coulisses des arènes, au moment où les raseteurs(*) commençaient à se préparer puis sur la piste avant l'entrée des taureaux, le petit groupe a investi les gradins, pour un petit cours à la fois pédagogique et ludique, juste avant la capelado. Codes et principes, Alicia déroule ses connaissances toujours avec enthousiasme et bonne humeur. "Mon grand-père était un passionné de course camarguaise, il l'a transmis à mon père qui me l'a transmis", raconte-t-elle. Un héritage qu'elle partage désormais avec son fils, mais pas que, vous l'avez compris.
"Ce n'est pas qu'une simple animation. Ce sport est une tradition chez nous, essayer de le comprendre, c'est déjà être partisan." Comprendre pour mieux apprécier et défendre cette tradition qui érige le taureau au rang de star. "Ils deviennent ensuite des ambassadeurs", ajoute Alicia.
Les clubs taurins ont bien compris cette logique-là et investissent régulièrement les écoles pour expliquer la course camarguaise, ses valeurs, espérant ainsi susciter des vocations, des passions.
Dominique, Pierre, Éric, Maroudio et les autres ont également fait la connaissance d'Aude Raynaud, représentant la sixième génération de la manade du même nom. Manade du sixième taureau en course dans les arènes triangulaires de Fourques, Fantomas. "On l'a appelé comme ça, parce que quand il était petit, on le cherchait de partout, on ne le trouvait jamais", s'amuse Aude.
La course n'a pas été à la hauteur de espérances de la guide-conférencière, "il n'y avait pas de rythme, côté taureaux et raseteurs, certains n'étaient pas à leur meilleur niveau", regrette Alicia. Mais ses "élèves" ont passé eux un très bon moment, appliqués à compter les "Carmen de Bizet". Le prix du meilleur raseteur de la course a été remis à François Martin, Poker de la manade Fabre-Mailhan a été désigné meilleur taureau. Patricia Disset, présidente du groupe l'Escolo Argenço, a quant à elle, reçu un prix d'honneur pour ces actions menées en faveur des traditions.
L'expérience de la course camarguaise se poursuit jusqu'au 10 novembre dans les différentes arènes de la Terre d'Argence. Retrouvez tout le programme en cliquant ici.
*El Ghati, Faure, Rodriguez, El Fatmi, François Martin, Montesinos et Dunan.