TOROS À Saint-Gilles, Christian Parejo triomphe d'un bon lot de Malaga
Novillada de la Chaquetilla d'or sponsorisée par Groupama. Une course de chez Malaga pour Carlos Olsina (silence et salut) Solalito (salut et oreille) et Christian Parejo (deux oreilles et deux oreilles). Les deux novillos de Parejo ont quant à eux eu droit à la vuelta al ruedo à titre posthume.
Julien Miletto avait forcé la main à son empresa de ganadero Pierre Henry Callet pour qu'il réserve cette course pour les arènes de Saint-Gilles. Entre nous, il a eu bien raison ! Du moteur, de la bravoure, de la noblesse de la transmission, bref, un excellent moment pour l'ouverture de cette feria de la Pêche et de l'Abricot 2021. Et les toreros n'ont eux non plus pas failli à leur tâche.
Tout commence avec un Carlos Olsina bien décidé à marquer les esprits. Le jeune se met dans la peau d'un chef de lidia omniprésent. Face à un novillo aux qualités indéniables mais à la férocité encastée, le jeune apprenti fait le job. Il soulève les arènes, fait passer le cornu aussi à droite qu'à gauche mais a peut-être oublié de demander au palco une pique en plus. Le novillo garde la tête haute et c'en est fini pour le piéton. Après une petite lame et une dizaine de descabellos, aucun trophée. Silence. Rageant car le torero s'était montré plus qu'à son aise.
Olsina se rattrapera un tantinet pour mettre fin son second duel. Un autre novillo qui pousse fort au cheval mais la faena n'aura pas le même rythme que sa première. A-t-il encore la tête aux aciers ? Non, mais cet opposant permet moins, tout simplement. Salut.
C'est au Nîmois Solalito d'entrer en piste. Comme Olsina, il est attendu par l'aficion locale. Il touche, lui aussi, un brave, mobile et sans trop de vice même s'il envoie par moment un coup de tête par ci, un autre par là. Autant dire que Solal est là, il s'impose, prouve qu'il peut composer. C'est dans ce genre de moments qu'on grandit ! Peut-être le becerro le moins intéressant de la tarde. Salut.
Le Nîmois coupera son oreille à l'issue de sa seconde prestation. Encore une fois, il s'arrime, il va chercher son adversaire dans ses retranchements, il gagne du terrain, peu à peu, il s'accroche est fait bien de ne pas lâcher car c'est au bout de quelques minutes que le bon toro lâche prise. Solalito aussi. Il oublie le reste, se focalise sur la charge du cornu, se colle à elle et fait au mieux. Les tendidos sont charmés, le danger est présent mais Solalito semble le mesurer et le déjouer. Une belle épée, une oreille après une belle session.
Le torero suivant a dû en surprendre plus d'un. Les curieux qui étaient venus le découvrir étaient prévenus. Christian Parejo avait déjà marqué les aficionados lors du Trophée Castella à Bellegarde il y a deux ans, déjà en compagnie de Solal, mais aussi à Bouillargues. Il a renouvelé l'effet escompté par Tomas Cerqueira, son apoderado. Parejo survole les débats. Avec douceur, il prend son premier cornu et lui fait faire ce qu'il veut. Une gestuelle magique, una planta torera indéniable. Dommage que cette faena soit allée de mas a menos, c'est la seule embûche qui n'a visiblement posé aucun problème aux gradins et au palco qui a sorti les deux pavillons blancs sans problème. Le prétendent a également sorti le mouchoir bleu synonyme de vuelta al ruedo posthume pour le novillo. Une épée en quasi recibir sur un novillo qui ne s'est jamais arrêté.
Dernier de la tarde et exactement le même schéma. L'élève biterrois coupera une nouvelle fois les deux oreilles de son bicho qui fera une vuelta à titre posthume une fois le combat achevé. Parejo a sans aucun doute était encore plus émouvant sur son ultima faena. Voir un jeune avec un visage et un corps aussi "pouponesques" c'est quand même quelque choses surtout quand il mêle une rare autorité à une constante élégance. Douceur, suavité, technique et intelligence taurine sont déjà bien ancrées en lui. Parejo fait chavirer les arènes et remporte cette première Chaquetilla d'or après une belle dernière épée.