Juste en face de la mairie, se dressait un bâtiment ancien extrêmement dégradé que les Tresquois connaissaient sous le nom de "maison Héraud". Après trois années de travaux et plus de 500 000€ de budget, elle a été réhabilitée par la Semiga, en concertation avec la mairie, en quatre logements à loyer modéré de type 2. L'ensemble s'appelle désormais la résidence Marie-Quadrat. 

Mais qui était Marie Quadrat ? Alexandre Pissas, maire de Tresques, lui a longuement rendu hommage ce jeudi lors de l'inauguration de la résidence qui porte désormais son nom. "Elle était particulièrement attachée aux valeurs de notre république et au concept de la fraternité universelle", se remémore-t-il avec émotion. Née dans le Cantal en 1923, Marie Quadrat est arrivée dans le Gard avec son mari en 1969. Après la mort de son mari, elle s'est beaucoup investie dans la vie locale notamment au sein de la paroisse, du Secours catholique et du catéchisme. En 1989, elle est devenue conseillère municipale et en 1995, elle intégrera même la liste majoritaire conduite par André Boissin.

En 2001 et pendant plus de sept ans, elle a fait partie de l'équipe d'Alexandre Pissas en tant qu'adjointe au social et présidente du CCAS. Son "humanisme" et son "combat pour la justice sociale" ont marqué la municipalité tresquoise. Marie Quadrat est décédée en avril 2018, laissant à ses successeurs son souhait de voir construire sur Tresques un foyer de personnes âgées ou un logement social. "Son voeu est exaucé ce jour", se réjouit Alexandre Pissas.

Près de 3 000 logements gérés par la Semiga

Sylvie Nicolle, conseillère départementale du canton au côté du maire tresquois et nouvelle directrice générale de la Semiga (succédant à Alexandre Pissas, ndlr), a également pris la parole. Elle est heureuse de présenter ce projet "agréable visuellement" qui rompt avec les représentations architecturales des HLM et "agréable à vivre et adapté aux modes de vie actuels". En effet, la volonté à Tresques est vraiment de valoriser le bâti existant avant de construire en périphérie de la commune. Et même si la commune n'est pas soumise aux quotas de logements sociaux, le maire souhaite en proposer pour répondre aux besoins de sa population (seules les communes de plus de 3 500 habitants sont soumises à la loi SRU qui impose 25% de logements sociaux d'ici 2025, ndlr). Déjà en 2014, le bailleur Habitat du Gard avait transformée une ancienne maison du centre de Tresques en plusieurs logements sociaux.

La présidente du Département, Françoise Laurent-Perrigot, aussi présente, a salué la qualité de cette résidence située en coeur de village : "Ce type d'opération est rare car très difficile à équilibrer financièrement parlant." Elle a rappelé que le conseil départemental reste l'actionnaire majoritaire de la société d'économie mixte Semiga, qui gère presque 3 000 logements : "Le conseil départemental a besoin de la Semiga pour mettre en oeuvre ses actions en matière de logements. Pour nous, le logement est une priorité. Des crédits non-négligeables sont prévus dans notre budget 2022 en faveur du logement et pour soutenir nos bailleurs sociaux."

Marie Meunier