UZÈGE-PONT DU GARD L’art et les vins au coeur d’une coopération avec la Champagne et la Roumanie
Le territoire du Pôle d’équilibre des territoires ruraux (PETR) Uzège-Pont du Gard, qui regroupe les communes des communautés de communes du Pays d’Uzès et du Pont du Gard, s’apprête à vivre une sorte d’Erasmus.
En effet, le territoire, engagé dans le programme européen LEADER depuis 2014, un programme qui permet de soutenir des projets de développement local dans la ruralité, lance un projet de coopération. Ainsi, le Groupe d’action locale (GAL) Uzège-Pont du Gard, qui sélectionne les projets dans le cadre du programme, et le PETR, qui porte le programme, se sont rapprochés des GAL Côte des Bar, en Champagne, et Tinutul Vinului, en Roumanie. Il faut dire que la coopération est un des volets stratégiques du programme LEADER et que, si 1,3 million d’euros de fonds européens ayant généré 2,4 millions d’euros d’investissements sur ce territoire ont été versés depuis 2014 pour des projets dans le tourisme durable, l’éco-innovation ou encore la cohésion sociale, la coopération était pour l’heure restée en retrait.
« Nous arrivons à mi-chemin, avec plus de maturité, donc nous nous attelons à la coopération, pour promouvoir les échanges », explique la présidente du GAL local Bérengère Noguier, qui a trouvé deux paires d’oreilles attentives chez ses homologues de côte des Bar et Tinutul Vinului. Les trois territoires ont donc commencé à plancher pour « définir des sujets porteurs et vecteurs de coopération, et nous avons identifié l’art et le vin », avance le président du PETR Uzège Pont du Gard Louis Donnet.
Des points communs
Un choix comme une évidence : côté Uzège-Pont du Gard, le vin occupe une place de choix avec l’AOP Duché d’Uzès et l’appellation Signargues, et l’art et ses métiers également avec le lycée Guynemer et de nombreux artisans d’arts et artistes. Côté Champagne, la question du vin semble aussi évidente : « nous sommes un petit territoire du vignoble champenois, nous produisons du champagne », explique le président du GAL Côte des Bar David Lelubre. Sur ce territoire, l’office de tourisme a, « suite à la fermeture des cristalleries, embauché un cristallier et vend la production », poursuit-il, pour illustrer le côté métiers d’art. Une production qui se monte à plus de 4 000 boules de Noël pour 2018, et qui a largement dépassé les attentes de l’office de tourisme, le poussant carrément à investir dans un nouveau four industriel. Un projet de musée mais aussi un projet industriel privé de fabrication de verres de vin sont au programme, et l’office de tourisme a embauché une apprentie. Côté Roumanie, le président du GAL Mugurel Marcoianu représente « un territoire qui produit du vin de qualité », mais aussi des sculptures en bois, un patrimoine « que nous voulons mettre en valeur. » Le territoire, qui compte 17 communes et 40 000 habitants dans la région de l’Olténie, au sud de la Roumanie, organise également un salon international de la sculpture.
Bref, trois territoires qui présentent de nombreux points communs et qui vont désormais travailler ensemble. Du côté de l’Uzège et du Pont du Gard, une résidence d’artistes des trois territoires est prévue en mai prochain, puis un accueil des vignerons lors des journées Côté Cour, un événement au jardin médiéval autour de l’artisanat d’art et des vins et pour finir des démonstrations des métiers d’art au lycée Guynemer. Côté Champagne, la Route du Champagne, qui rassemble jusqu’à 50 000 personnes chaque année, accueillera des vignerons venus du Gard et de Roumanie. « Ils y échangeront les bonnes pratiques, c’est un partage attendu par tous », affirme David Lelubre. Une démonstration de cristallerie, grâce au four itinérant, sera également proposée à Uzès. De quoi faire naître des idées de mélange avec la poterie, une des spécialités locales. Les vignerons français seront également reçus en Roumanie, qui accueillera également une résidence d’artistes. En tout, trois actions communes et une action individuelle seront conduites par chaque territoire.
Bref, de quoi initier des échanges fructueux entre trois territoires qui apprennent à se connaître et à échanger. Et comme tous souhaitent poursuivre dans le programme LEADER, « l’idée est que la coopération s’inscrive dans la durée », avance Bérengère Noguier. L’objectif du GAL et du PETR locaux est de lancer deux, voire trois, projets de coopération différents.
Thierry ALLARD