UZÈS Un an après leur création, les jardins familiaux cultivent toujours leur succès
Il y a quelques jours, l'association "Le Potager d'Uzès" a fêté son premier anniversaire. La mairie avait remis officiellement les clés des jardins familiaux le 13 juillet 2021. "Il n'y avait que de la terre et des cailloux. Grâce à l'investissement des jardiniers, ça a bien changé", se réjouit Franck Arnaud, le président.
Aujourd'hui, les 53 parcelles que comptent les jardins sont occupées et une dizaine de personnes sont sur liste d'attente. En un an, les jardins familiaux ont noué plusieurs partenariats. Le Haras national amène du fumier et de la paille qui servent d'engrais, une zone de compostage a aussi été aménagée. Une collaboration est également en train de se nouer avec l'école Jean-Macé afin que les enfants découvrent les joies du potager.
Cet été, les parcelles des Potagers d'Uzès ont subi la sécheresse et les restrictions d'eau. L'association a adhéré à la Maison de l'Europe pour participer à des chantiers européens sur le changement climatique. Des étudiants de l'université d'Aix-Marseille planchent même sur le financement d'un système d'irrigation, éligible à un fonds européen, dont pourraient bénéficier les jardiniers uzétiens pour optimiser leur consommation d'eau et faire face aux étés prochains, même s'il sont aussi secs que celui de 2022. Malgré les cuves de 300L équipant chaque parcelle, l'utilisation d'eau a été juste. "On veut être un laboratoire dans le mouvement écologique et du développement durable", assure Franck Arnaud.
L'autre dimension des jardins familiaux, c'est la convivialité. "On favorise aussi une alimentation plus saine en permettant à des personnes de manger mieux avec des produits issus de leur potager", revendique le président. C'est le cas de Ludovic Isidore, artiste-peintre installé rue Sigalon à Uzès, qui régale ses papilles et celles de sa famille seulement avec les légumes bio issus de son petit bout de terre : "Je ne vais plus au supermarché. J'ai des potirons, des courgettes, des radis noirs... J'ai appris à cultiver en autodidacte, même si j'ai toujours eu la main verte. Le contact avec la terre est très nourrissant, même spirituellement."
Grâce aux copeaux de bois et au paillage, ses plantations ont survécu à la sécheresse de cet été. Dans la parcelle voisine, Didier et Sylvie viennent deux ou trois fois par semaine. Le couple habite dans un appartement de la place aux Herbes depuis 2019. "Notre rêve était d'avoir une maison avec un jardin mais les prix de l'immobilier ne nous permettent pas de l'accomplir. Mais maintenant, on a tout de même un beau jardin ici", philosophe Didier. Être adhérents des jardins familiaux leur a également permis de se faire des connaissances : "On n'est pas d'ici, on est arrivé un an avant le covid. Grâce aux jardins, on a pu rencontrer des personnes de milieux différents." Le maire, Jean-Luc Chapon, s'est engagé à agrandir les Potagers d'Uzès si les demandes augmentaient fortement.
Marie Meunier