VALDEGOUR Le logement : un long combat à mener
Face au projet national de renouvellement urbain, Michel Fréchet, président de la CGL (Confédération Ggénérale du logement) s'est rendu dans le quartier de Valdegour. Une visite pour évoquer la crainte des habitants de voir certaines tours détruites lors du plan Anru 2 et l'occasion de recueillir leurs doléances.
C'est vers 10 heures que la délégation de la CGL Gard-Vaucluse ainsi que son patron national sont arrivés dans les locaux de l'association Humanîmes, place Thalès, dans le quartier de Valdegour. Pour ces deux agences locales, l'heure est au rapprochement avec une volonté d'unifier leurs forces. Une réunion où Philippe Berta, député de la 6e circonscription, non loin de là, était présent. Sa contribution à améliorer le quotidien des habitants du quartier intervient davantage dans le domaine de la santé mais il est prêt à donner un coup de main aussi en ce qui concerne le logement. "Si je peux faire avancer un dossier, il faut me le transmettre. Continuez à mettre la pression !"
Ce conseil était aussi au cœur du message de M. Fréchet, dès sa première intervention : "j'essaie d'être la voix des usagers. De les faire intervenir, les organiser dans des démarches collectives pour qu'ils se battent sur le terrain. Et quand il y a mobilisation, les bailleurs et les dirigeants politiques en tiennent compte." À ces propos, Ahmed, président d'Humanîmes, répondait du tac au tac, "on fait partie des conseils citoyens. Mais ils ne nous demandent notre avis qu'une fois le projet déjà ficelé."
Des associations et des riverains qui s'estiment lésés notamment par rapport au deuxième plan de rénovation urbaine, appelé Anru 2. "Ils veulent démolir des tour, qu'ils ont rénové de haut en bas il y a seulement deux ans", ajoutait Ahmed. Comme on le voit sur l'image, on est loin du hall tagué et abîmé. Pour ceux qui le sont, la question est de savoir s'ils seront réhabilités. Pour Valdegour, cette phase n'aura pas lieu avant 2022 mais les habitants des deux tours prévues à la destruction se demandent déjà où ils vont être relogés. "Nous on veut rester là alors qu'ils veulent nous envoyer dans les villages. Et là-bas, ils ne sont pas ravis de nous accueillir", pointait du doigt l'une des habitantes.
"Créer une association de locataires pour chaque bailleur"
Face au désarroi des habitants qui ne sentent pas écoutés et qui souhaitent une rénovation de leur habitat et des espaces verts, la demande est claire : "on réclame des choses très simples comme un peu de verdure et de couleurs", reprend Ahmed. La solution proposée par le président de la CGL est de mieux organiser le combat sur le terrain. "L'idéal serait de créer une association de locataires pour chaque bailleur. Pointer du doigt les anomalies de chaque tour et attaquer en justice s'il le faut. Si les gens se prennent en main, on a les outils juridiques pour les aider", expliquait Michel Fréchet. L'autre proposition est "de former des représentants à la réhabilitation en accord avec la fédération de bailleurs pour qu'ils obtiennent une compétences logement."
Pas sûr que d'avoir un interlocuteur privilégié bouscule davantage la situation et pousse collectivités et bailleurs à financer des rénovations. "Il faut se battre contre l'abandon", concluait le président. Un combat sans relâche s'annonce donc encore sur une décennie. Certaines avancées sont quand même visibles grâce à la mobilisation des habitants. Pour lutter contre la désertification médicale, le Val Santé est sorti de terre depuis maintenant plus de trois ans. Un centre médical qui compte quatre médecins généralistes, dentistes, kinésithérapeutes, infirmières... et une pharmacie.
Une nouvelle approche de la médecine mettant la personne au cœur du dispositif. C'est la mission que s'est engagé à promouvoir et à défendre le député Philippe Berta auprès de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, présente ce jeudi à Nîmes. Plus on touche de monde, plus il y a de chance que ça bouge...
Corentin Corger