VILLENEUVE-LEZ-AVIGNON Piscine intercommunale : une pétition lancée contre les conditions d'ouverture
Fermetures plus fréquentes, température des bassins abaissée... Une usagère de la piscine intercommunale Camille-Muffat a décidé de lancer une pétition déplorant ces conditions, qui cumule en quelques semaines presque 450 signatures.
Fanny Magot est Villeneuvoise et se rend régulièrement à la piscine intercommunale couverte Camille-Muffat. La seule sur le canton et même dans les environs depuis la fermeture de celle de Laudun-l'Ardoise en septembre 2018. Elle a décidé de lancer une pétition il y a quelques semaines pour alerter sur les conditions dégradées d'ouverture du bassin. La structure totalise huit semaines de fermeture fin 2023-début 2024 (2 à la Toussaint, 4 à Noël et 2 en février). "Cette décision est inacceptable tant pour le public nombreux à venir s’y entraîner que pour les différents clubs de notre ville", est-il écrit dans la pétition.
L'usagère déplore aussi la baisse de la température de l'eau : "D’une eau à environ 28,5°C, nous sommes passés à une température entre 26 et 27 degrés. Beaucoup de parents ne peuvent plus emmener leurs bébés ou leurs enfants à la piscine dans de bonnes conditions à cause de cette raison. Les personnes âgées, elles aussi, ne parviennent pas à se réchauffer dans une eau si fraîche… est-ce normal ?", interroge-t-elle. Pour elle, cette situation et ces fermetures à répétition ne doivent pas se pérenniser.
Face à l'explosion des coûts de l'énergie il y a un an, les maires du canton de Villeneuve avaient pris la décision collectivement de faire des économies pour éviter une facture trop importante. La piscine intercommunale, qui est l'une des structures les plus énergivores du canton, n'avait pas échappé aux marges de manoeuvre. Depuis le début d'année, l'activité bébés nageurs est suspendue puisqu'elle nécessitait de chauffer l'eau à 32°C.
L'espoir de rehausser d'un degré la température de l'eau, "dans une hypothèse favorable"
Avec ces fermetures pendant les vacances, cette température moins élevée et la suspension des bébés nageurs, le but est de faire baisser la facture finale supportée par l'ensemble des communes du canton. Certaines n'avaient pas les finances suffisantes pour absorber un surcoût de 250 000 € dû à l'augmentation du prix de l'électricité, du gaz et des produits d'entretien. Mais peut-on espérer un retour à la normale en janvier 2024 ? "Pour le retour des bébés nageurs, je suis sceptique", concède Paul Mély, maire des Angles mais aussi président du SIVOM (Syndicat intercommunal à vocations multiples) qui a en charge la piscine.
En revanche, il a espoir de pouvoir remonter d'un degré la température de l'eau (actuellement à 27°C), notamment pour que les plus jeunes et les seniors puissent profiter pleinement de la piscine : "J'espère qu'on a fait suffisamment d'économies grâce à toutes nos mesures et qu'elles vont même être plus importantes que prévues. De ce fait, on pourrait rehausser d'un degré la température de l'eau. Ça pourrait intervenir au meilleur des cas pour la rentrée de janvier. Mais c'est une hypothèse favorable. Si on fait seulement les économies que l'on avait budgétées, on ne changera rien. Sauf diminution du coût de l'énergie."
Quid des panneaux photovoltaïques sur le toit ?
L'usagère auteure de la pétition demande aussi s'il n'était pas envisageable d'installer des panneaux photovoltaïques sur le toit de la piscine "pour faire de réelles économies sans pour autant restreindre l'accès à des structures". À cela, Paul Mély répond : "Il y avait déjà eu une démarche entreprise il y a quelques temps, avant que je ne sois président du SIVOM. Problème, c'est qu'on était dans le périmètre de bâtiments protégés. Il n'y avait aucune possibilité. Aujourd'hui, la politique a changé, il y a d'autres consignes. La piscine de Villeneuve n'est pas non plus collé au patrimoine villeneuvois. On réfléchit sur la possibilité de mettre éventuellement du photovoltaïque pour générer de l'électricité chez nous." Dans un message porté à connaissance par l'élu d'opposition villeneuvois, Morgan Buisson, une architecte des bâtiments de France indique : "La pose de panneaux photovoltaïques est une solution mais il en existe d'autres (meilleure isolation du clos-couvert...) et en fonction des bâtiments et des enjeux patrimoniaux/paysagers, les solutions peuvent être adaptées". L'architecte des bâtiments de France a conseillé de faire appel à un bureau d'études thermiques pour réaliser une diagnostic et pour "préconiser des interventions visant à améliorer leur gain énergétique". Déjà en 2013-2014, la piscine avait subi des travaux de rénovation pour 3,4 millions d'euros, comme l'avaient écrit plusieurs médias.