Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 11.09.2017 - anthony-maurin - 2 min  - vu 440 fois

VISTRE L'archéologie n'a pas dit son dernier mot

Avec 1 mètre de dénivelé par kilomètre, il faut parfois aider le Vistre à courir plus vite Photo Anthony Maurin).

Le cours de la vie du Vistre change encore mais le regard porté par l'Homme reste le même, esseulé et désireux de connaître son passé (Photo Anthony Maurin).

L’archéologie sur les rives du Vistre est une véritable aubaine pour notre patrimoine historique. Ce petit fleuve qui serpente entre Bezouce et Aigues-Mortes détient l’empreinte encore vive de nos aïeux les plus lointains.

Depuis le néolithique et l’ère protohistorique entre Nîmes et Aubord, l’affaire est belle. Emblème des grandes recherches archéologiques effectuées dans le secteur, l’opération Vistre 2-2. En effet, c’est dans le cadre d’une revitalisation du cours d’eau que ces fouilles pas comme les autres ont eu lieu. Mosaïques Archéologie et Eveha, deux équipes privées, ont permis de dénicher et d’étudier les premières occupations en date du néolithique puis de la protohistoire dans cette zone du département, comme quoi le Vistre et sa région sont le nid d’une formidable et ancestrale lignée.

Grâce aux carottages effectués et à l’analyse stratigraphique, on en sait aujourd’hui plus sur l’histoire du Vistre et de ses riverains les plus anciens. Des sondages profonds par le biais du géomorphologue ont permis de retrouver les anciens méandres et de retracé le fil de l'eau depuis cette époque révolue mais pas encore oubliée. La géomorphologie offre une visibilité et explique au fil de l'histoire les formes du relief d'un site précis. Ainsi, les archéologues visualisent les caractéristiques environnementales des habitants et de leur histoire. Entre études, phases d'assèchement et réactivation des chenaux, on se rend compte que que le cours d'eau s'est déplacé vers l'ouest. L'étude des pollens et des escargots piégés dans les comblements de l'ancien tracé du fleuve permet de son côté de reconstituer facilement la faune et la flore de la fin de la préhistoire dans le secteur.

Pour le néolithique, on parle ici d'il y a plus de 5000 ans, une présence humaine est attestée car les fouilles donnent des résultats probants. Du mobilier ou encore de la céramique sont débusqués. Pour preuves, dans ce niveau, trois récipients entiers ont été mis au jour et plusieurs aménagements "en creux" dont une structure à pierres chauffées sont reconnaissables pour l'oeil averti. De plus, trois sépultures sont aussi mises en évidence. Les squelettes retrouvés ne sont pas en très bon état de conservation à cause des variations aquatiques et de leur faible enfouissement mais ils prouvent quelque chose et ne peuvent laisser les curieux impassibles.

De la protohistoire il reste quelques puits datés d'il y a 2500 ans environ. Une paire de mètres de profondeur et un probable silo à graines. Mais c'est bel et bien le poignard en bronze long d'une dizaine de centimètres et qui a été daté du bronze final (environ 900 avant JC) qui fait office de repère flamboyant. De plus, un ensemble de trous de poteaux dont on ne connaît pas encore la datation permettrait de confirmer les dires annoncés.

Anthony Maurin

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