GARD Au Diable Vauvert prépare une grosse rentrée littéraire
Plusieurs ouvrages sont annoncés, en voici une sélection qui sortira à partir de la fin du mois d’août.
Au Diable Vauvert, maison d’édition gardoise créée par Marion Mazauric, la rentrée littéraire, on commence à connaître. Pour faire mouche, il faut sortir des œuvres importantes écrites par des noms connus et reconnus. C’est d’ores et déjà un pari gagné pour la structure.
En littérature française, Nicolas Martin, proposera son roman Fragile/s quand Mohamed Abdallah sortira son roman intitulé Le Vent a dit son nom. Comme la maison est internationale, concernant la littérature étrangère on parle de Natalie Zina Walschots avec son roman imaginaire Sbires dont le visuel de la couverture est original.
Il y aura bien sûr d’autres sorties à commencer par l’essai signé Juan Branco, Comment fabriquer une guillotine.
Côté neuvième art, Neil Gaiman et La Mythologie viking,T2 seront à découvrir. Et comme Au Diable Vauvert est une maison qui fait aussi et beaucoup dans le local, on va parler de tauromachie, de nature et de territoire avec Fabien Penchinat et son À la ville et au monde, qui seront dans le recueil 2024 du Prix Hemingway. Ensuite ? Chris Irwin pour Danse avec ton cheval d'ombre, un récit de belle tenue mais aussi Mario Pimiento avec Le Banc des vieux cons, un autre récit dont certains devaient se délecter. Enfin, c’est François Zumbiehl qui sortira « Ma corrida - L'annonce faite à Séville » qui est un discours, une plaidoirie en faveur de la tauromachie.
Revenons en arrière et au premier roman de Nicolas Martin Fragile/s. Un premier roman très attendu avec la révélation d’un écrivain qui se situe entre anticipation politique et thriller psychologique. L’animateur culte de La Méthode Scientifique signe donc ici un bébé qui tient à cœur à ce spécialiste de la science-fiction suivi dans les médias et sur les réseaux sociaux.
Mohamed Abdallah et Le vent a dit son nom mettent en perspective les prémices de la guerre d’indépendance d’Algérie vue par ses habitants avec la révélation d’un jeune écrivain multi primé en Afrique. Un roman qui éclaire la colonisation française en Algérie, nourri de références à la littérature algérienne et française. La découverte d’un écrivain franco-algérien impressionnant, conférencier extraordinaire résidant en France.
Automne 1954 à la Mauresque, quartier d’Oran, un moment charnière de l’Histoire du pays : le monde ancien se meurt tandis qu’un nouveau tarde à naître et doutes et questions abondent. Journalistes, politiques, instituteurs, romanciers, poètes, artistes, débattent et s’impliquent dans la résistance qui se met en place pour libérer le pays de la présence française. Dans l’ombre, ils échafaudent des plans et s’organisent, sous le regard d’Anir, un jeune orphelin qui suit ses études au lycée français, témoin entre deux mondes...
Multipliant les références aux figures historiques algériennes de l’éveil des consciences pour l’indépendance, Mohamed Abdallah offre un regard neuf sur le rôle que peuvent tenir les gens de culture et les intellectuels dans une révolution et l’émancipation d’une Nation. Des thèmes qui résonnent avec notre actualité et un roman aussi captivant que bouleversant sur la prise de conscience d’un peuple dans une société en transformation où la libération passe par la maîtrise des armes adverses, et avant tout de la langue du colonisateur.
Passons à une joyeuse taquinerie de la bureaucratie et des clichés liés aux comics, un récit jubilatoire, endiablé et nourrit de pop-culture signé Natalie Zina Walschots et qui s’appelle donc Sbires.
Natalie Zina Walschots est une autrice freelance, community manager et académicienne libérée sous caution de Toronto. Ses publications vont de la critique de romans de science-fiction à l’entrevue avec des musiciens de la scène métal en passant par des articles journalistiques féministes.
Elle figure en première place des ventes Amazon US dans la catégorie « LGBTQ/SF » et vise une déconstruction féministe et LGBT de l’univers des superhéros. Voilà une nouvelle autrice furieusement drôle et engagée qui rejoint le Diable !
« Malicieux et original... Le plaisir de lecture vient ici de la découverte progressive des règles. Créer un univers implique la création de plusieurs petits problèmes, et ici, les solutions sont jubilatoires. » Si même le New-York Times le dit…
Avec Comment fabriquer une guillotine, un recueil des textes pratiques de l’auteur de Crépuscule pour faire la révolution, Juan Branco revient après le succès de Coup d’État, Hanouna vendu à 13 000 exemplaires. La puissance montante de Juan Branco sur les réseaux sociaux (un million cumulés) fait de lui un auteur symbole de courage en France et culte en Afrique. Il a un public très large dans toutes les couches sociales et tout réseaux.
Dans ce deuxième volume de La Mythologie viking, vol 2/3, Neil Gaiman, auteur de nombreux best-sellers, et P. Craig Russell, légende de la bande dessinée, font équipe avec plusieurs illustrateurs de talent et insufflent une nouvelle vie aux anciennes histoires nordiques dans cette adaptation en trois volumes de La Mythologie viking.
Ce volume raconte les origines de la poésie, un hydromel pour lequel beaucoup mourront, le voyage mouvementé de Thor et Loki au pays des géants, le triste marché des dieux qui pourrait leur faire perdre la vie éternelle et le voyage du dieu bien-aimé Frey au Valhalla. Indispensable au rayon BD : l’adaptation en comics par Neil Gaiman de son best-seller La Mythologie viking !
Autre sortie, plus locale, Á la ville et au monde et autres nouvelles du Prix Hemingway (PH) 2024. Le Nîmois Fabien Penchinat vient de remporter chez lui la vingtième édition du PH qui valorise une nouvelle dont l’univers d’écriture est le monde taurin. Le recueil 2024 est composé de treize nouvelles de Fabien Penchinat, mais aussi de Jaime Llopis, Francis Zamponi, Aïssa Lacheb, Bruno Paternot, Caroline Chemarin, Laurent Aussel, Jérémie Gallon, Nathalie Burel, Pierre- Marie Baux, Diniz Galhos, Fabiola Flores López, Iván de Santiago González.
Nouvelle édition pour Danse avec ton cheval d’Ombre deChris Irwin avec Bob Weber.
Après Les chevaux ne mentent jamais, le dresseur canadien va plus loin dans la compréhension du langage corporel des chevaux, mais aussi la conscience de soi. Bien plus qu’un manuel indispensable au cavalier : un ouvrage de développement personnel. On connaît le succès continu de son premier ouvrage Les chevaux ne mentent jamais qui a dépassé les 50 000 exemplaires vendus et ici nous avons une initiation pratique au langage des chevaux, inédite, avec des conseils clairs et précieux pour le cavalier, bref, une nouvelle approche du développement personnel !
Mario Pimiento sort quant à lui son Le Banc des vieux cons qui fait appel à des souvenirs et anecdotes d’un village de Camargue, un récit drôle et coloré dans la lignée du Consac de Gagne-petit.
Également connu sous son nom de plume, Ménéas Marphil, Mario Pimiento est né en 1952 au Grau-du-Roi dans le Gard. Féru de littérature, de psychologie et de mythologies, il a consacré une grande partie de sa vie à l’enseignement alternatif, en particulier basé sur les voyages et l’aventure. Il découvre Madagascar en 1994, qui inspirera nombre de ses livres et où il vit une partie de l’année, se consacrant désormais à l’écriture, entre lumière tropicale et lumière méditerranéenne.
Pour finir, François Zumbiehl proposera Ma corrida L’Annonce faite à Séville. Le discours introductif à la feria de Séville prononcé le 31 mars par l’anthropologue François Zumbiehl.
Victime d’un énorme amas de stéréotypes et de lieux communs, boucliers de l’ignorance, la corrida mérite qu’on écoute aussi bien ses acteurs et ses aficionados, et en particulier l’appel de François Zumbiehl dans son discours inaugural de la feria de Séville, un honneur rare accordé à un intellectuel français.
Un magnifique éloge du rituel de la corrida qui assume et dépasse toutes les frontières, d’une réalité où se mêlent la violence et la mort sublimées par l’art des passes. Célébration de l’animal premier, ou dépassement du machisme et de la virilité dans une gestuelle féminine, la corrida est toujours la transgression de quelque chose, et son contraire.
Un hommage à Séville, aux toreros qui dessinent sur le sable « des choses d’un autre monde », au public, jouant ici le rôle du chœur de la tragédie antique, et à cet art majeur de l’éphémère.