Si certains le connaissent sur scène, d’autres ont déjà vu son travail en studio… photo ! Andrés Roé fut d’abord connu par sa voix et sa guitare avec le succès international de son titre « Soledad » dans les années 90. Il a travaillé avec de grands artistes du rock comme Iggy Pop, David Gilmour, Tony Allen, Tomatito, Ismaël Lô, Charlélie Couture, Laurent Voulzy, Stéphane Eicher. Il a fait plusieurs centaines de concerts à travers le monde, ses fans se trouvent sur tous les continents.

Mais Roé, c’est aussi autre chose, un homme composite au parcours sudiste. Né en juin 1953 à Barcelone sous consulat français d’un père photographe catalan français, et d’une mère andalouse, son enfance se passe à Perpignan dans une famille de six enfants dans laquelle la musique joue déjà un rôle. Après des années à errer dans le nord, l’appel du sud se fait ressentir et, en 1995, Roé s’installe à Nîmes.

Sans jamais lâcher la musique, Roé fait aussi dans la photo. Pour cette exposition qu’il vous faudra aller voir si vous aimez la subtilité d’un bon tirage, la volupté d’un coin déserté tôt le matin et la lumière unique de l’aube, le public reste spectateur. Les variations « noir et couleur » des tirages de Roé, proches de peintures, véhiculent le sentiment de paix des derniers instants de la nuit. Ils plongent dans un chemin de contemplation, entre connu et inconnu, qui communique son don d’émerveillement devant l'atmosphère d'une aube qui se lève sur un dolmen d'un autre temps, des ombres sur un portillon antique, d'une brume naissante en Camargue. En un mot, la poésie du sud.

« Je pars vers cinq ou six heures du matin, je roule au hasard… enfin j’accède à un nouvel ici où sans bruit l’ombre recule lentement devant les premières lueurs de l’aurore, silencieuse, sensible, presque virginale. Les rêves s’endorment en douceur, l’espoir se lève, comme de toute éternité. »