NÎMES Ne ratez pas le Soleil vert de Grégoire Fabvre
"Soleil vert" est une exposition signée Grégoire Fabvre et à voir du 1er septembre au 28 octobre à la galerie/vitrine d’art contemporain 4,Barbier située au 4 rue Maubet.
Comme toujours le lieu est ouvert le soir du vernissage prévu le 3 septembre à 16h30 maus aussi sur RDV au 06.64.38.93.84. N'oublions pas que 4,Barbier est aussi une vitrine éclairée tous les jours jusqu’à minuit.
Éclairée mais pour voir quoi ? L'oeuvre de Grégoire Fabvre, ses sculptures et ses peintures. Pour l'artiste, "En 2022, les humains ont épuisé la quasi-totalité des ressources naturelles, les océans sont mourants et la canicule présente toute l'année en raison de l'effet de serre. Pollution, pauvreté, surpopulation, euthanasie volontaire... Le "soleil vert" est un aliment pré-conditionné sous forme de tablettes qui parvient à nourrir une population miséreuse et dépassée par la situation. La police, très répressive à l'égard de cette population, assure l'ordre..."
Tel est le synopsis du film "Soleil Vert" réalisé par Richard Fletcher en 1973, inspiré du roman Make Room! Make Room! de Harry Harrison publié en 1966. En 2023, regarder ce film est un plaisir troublant. Les problématiques climatiques et sociales qui y sont abordées de manière fictionnelle résonnent particulièrement avec la réalité du monde d’aujourd’hui.
À l'instar de Soleil Vert, un grand nombre de romans et de films d'anticipation du XXe siècle sont des œuvres visionnaires. Que la réalité puisse ainsi rejoindre la fiction interroge l'artiste. Les artistes-auteurs seraient-ils parmi les rares à porter un regard lucide sur l’évolution du monde ? Nos dirigeants négligent-ils délibérément les conséquences néfastes du "Progrès" ? L'être humain est-il fondamentalement autodestructeur ?
"C'est autour de ces questions que j'ai construit l'exposition "Soleil Vert". Bien que le titre rende hommage au film sorti il y a 50 ans et incitera, je l'espère, les spectateurs à le voir ou le revoir, les œuvres présentées ne font pas directement référence à l'imaginaire visuel du film."
À l'inverse du film de Fletcher qui se projette dans un futur fictionnel hypothétique, les peintures et sculptures ici proposées s'inscrivent dans une sorte d’inventaire rétrospectif : elles sont des fragments quasi documentaires des dérives de notre monde depuis le début de l'ère industrielle, un bestiaire technologique non-exhaustif, dans lequel la nature et l'humain sont en voie de disparition.
"Avec "Soleil vert" j'ai ainsi souhaité proposer un jeu de questions-réponses entre un film et une exposition, entre les prédictions faites par des auteurs d'anticipation et le regard que nous pouvons aujourd’hui porter sur l'Histoire" conclut Grégoire Fabvre.