La 17e édition de l’exposition IKONACA se tiendra les 25 et 26 août 2017 de 10h à 18h à la Maison des associations de Remoulins. Organisée par l’Académie du Pont du Gard, elle présente le travail de l’artiste Marine Karbowski. Portraits sensibles, pastels, peintures, grands formats… Invitation au voyage ailleurs, loin, ou à l'intérieur de soi… En terre inconnue toujours… 

L’Académie du pont du Gard existe depuis 1999. Fondée par Jeanine Viguer et André Haon, elle se donne pour mission chaque année de  mettre en avant dans différentes communes avoisinant le Pont du Gard, un artiste sculpteur, peintre ou photographe. En 2006, les membres de l’association ont choisi de nommer ce rendez-vous annuel IKONACA en référence au mot image en grec dans le sens général de portrait, tableau, statue, tapisserie, broderie, etc. Il laisse sous entendre que le mot peut désigner pratiquement toute représentation figurée. Quant à la terminaison ACA., elle souligne le rôle de l'Académie dans la création et l’organisation de cette manifestation. Cette année, l'Académie présente le travail de l’artiste Marine Karbowski.

  Atelier boîte, travail solitaire et évasion…

Née à Paris en 1978 Marine Karbowski a étudié aux Beaux-Arts d’Avignon il y a une quinzaine d’années puis est revenue à Paris

où elle a eu un atelier pendant dix ans, exposant en France et au Luxembourg et séjournant en résidence d’artiste à New-York. "Ces années ont été riches en rencontres et la peinture d’atelier m’a permis d’expérimenter différentes techniques et d’explorer le grand format. En 2012, après toutes ces années de pratique « solitaire » dans la boîte qu’était mon atelier, je décidais d’ouvrir mon espace intérieur et d’aller explorer d’autres formes et d’autres couleurs. Je choisis le Vietnam de manière très naturelle, comme un appel auquel je ne pouvais résister."

Ici ou là-bas

"Cette exposition, IKONACA 17, présente des pastels et des peintures qui ont été produits ici ou là-bas, en écho, en réponse à une forte envie de l'artiste de rencontrer de nouvelles personnes et de nouvelles idées. Finalement, elle ne rencontre pas les Vietnamiens, mais un peuple de montagnards, les Hmongs noirs, qui la mène "sur un tout autre chemin."

Classe de peinture et oppression

"À Hau Thao, j’avais également ouvert deux classes gratuites de peinture pendant six mois pour les enfants mais j’ai été dénoncée et le gouvernement vietnamien a vite stoppé mes ardeurs : on n’enseigne rien en dehors de l’école du parti. Alors j’ai agi différemment, en cachette, à l’abri du regard totalitaire et oppressif de ce parti communiste. Ce qui n’était pas facile car j’étais fichée et suivie.

Ces épreuves, loin de m’anéantir, ont nourri mon travail artistique car j’avais compris ma chance de pouvoir m’exprimer librement, d’avoir accès à toutes les connaissances et formes de pensées, et d’être née artiste en France. Les Hmongs, les Vietnamiens et toutes les autres ethnies vivant sur ce sol sont totalement isolés par une forte censure.

Je voulais aussi présenter dans cette exposition un travail plus mélancolique, une série nommée « le voyage sombre » qui est restée secrète jusque là. Voyager ouvre aussi les portes du doute et du désespoir."

Retour…

Marine Karbowski est revenue il y a un an habiter près du Gardon qu'elle aimait déjà beaucoup à l’époque où  elle habitait Avignon. La garrigue et la rivière sont aussi pour elle de grandes sources d’inspirations.

À découvrir les 25 et 26 août de 10h à 18h à la Maison des associations de Remoulins en entrée libre.