GARD RHODANIEN Un petit réacteur nucléaire modulaire à Marcoule ? "Ce serait un moment historique"
Les élus du Gard rhodanien, réunis en conseil communautaire ce lundi soir, ont voté à l'unanimité une motion de soutien pour accueillir un smart modular reactor (SMR) Nuward sur le site du CEA Marcoule.
L'espoir bruisse depuis plusieurs mois déjà dans le Gard rhodanien. Le site de Marcoule pourrait accueillir un petit réacteur modulaire (smart modular reactor, SMR). Les lieux d'implantation ne sont pas encore annoncés, alors les élus du Gard rhodanien veulent montrer leur faveur unanime sur le sujet. "Quand on ira porter au plus haut niveau ce projet, il est important de montrer que le territoire parle d'une seule voix pour candidater", souligne le président de l'Agglomération du Gard rhodanien, Jean-Christian Rey.
En conseil communautaire ce lundi 24 juin, les élus de l'Agglomération ont en effet tous voté pour une motion de soutien. "Recevoir la tête de série des futurs SMR Nuward sur le site du CEA Marcoule représente, pour le territoire, élus comme citoyens, ainsi que l'ensemble des acteurs économiques du secteur, un signal fort de la volonté de réindustrialisation de notre pays mais aussi l'effort mené dans la décarbonation de nos usages et en faveur de la neutralité carbone", est-il écrit dans la motion de soutien. Rien qu'à l'échelle du Gard rhodanien, 650 000 tonnes équivalent CO2 sont produites par an alors que seules 65 000 tonnes sont captées.
"On attend maintenant le choix d'implantation du premier prototype"
Ces petits réacteurs SMR corrélés à la construction d'EPR2 doivent contribuer à sortir progressivement des énergies fossiles. Les SMR présenteraient une puissance allant de 20 à 300 MW par unité. "Ils constituent pour le réseau électrique européen une option complémentaire de l'offre nucléaire", est-il précisé dans la motion.
Cette implantation dans le Gard rhodanien aurait "un grand nombre d'atouts déterminants" : "foisonnement du tissu et des savoir-faire du Gard rhodanien", "une offre de formation riche avec des campus, BTS, lycées et CFA", "forte acceptabilité sociale en matière de nucléaire"... Jean-Christian Rey précise : "On en parle depuis un certain temps, on sait que les équipes sont prêtes, que les études sont lancées. On est au niveau du projet sommaire, on attend maintenant le choix d'implantation du premier prototype. On coche toutes les cases pour l'accueillir dans de bonnes conditions sur le territoire. Ce serait un moment historique car cela nous permettrait de renouer avec de la production."
Un projet soutenu aussi par la CCI, les entreprises et le monde économique
Le président de l'Agglo met aussi en avant le foncier disponible à Marcoule qui "pourrait accueillir des SMR produits par des start-up qui cherchent aussi des endroits où s'implanter". Alexandre Pissas, maire de Tresques qui est président de la CLI (Commission locale d'information) de Marcoule, rebondit : "Marcoule est probablement le site qui a le plus de terrain pour accueillir le SMR. Et ce projet ne porte aucunement atteinte aux autres projets qui pourraient voir le jour." D'envergure nationale, le projet de SMR ne grignotera pas les quotas locaux octroyés par la loi ZAN (Zéro artificialisation nette).
La CCI du Gard, les collectifs d'entreprises, les acteurs économiques adhèrent aussi à cette motion, qui a été mise à disposition des départements voisins. "On parle beaucoup de réindustrialisation, d'autonomie du médicament ou d'autres types de production. Cela passe par l'industrie qui a besoin d'une énergie en quantité suffisante et à bas prix", insiste Jean-Christian Rey.