L'INTERVIEW Christophe Mauny, nouveau Dasen du Gard : "J’ai choisi le Gard"
Rentrée scolaire dans le Gard, drames à Pissevin cet été, absentéisme des professeurs, passion pour le handball, etc. Christophe Mauny, le nouveau Dasen du Gard répond à toutes les questions d'Objectif Gard.
Christophe Mauny, le nouveau Dasen du Gard (directeur académique des services de l'Éducation nationale), ancien professeur agrégé d'EPS, doctorant en sociologie pour les sportifs professionnels, connaît bien notre département pour avoir été en exercice dans les territoires voisins de l'Ardèche, plus récemment de l'Hérault. Il a pris ses fonctions le 1er septembre et à l'occasion de la rentrée scolaire, il a accepté un entretien avec Objectif Gard.
Objectif Gard : Vous venez d'arriver dans le Gard. Quelle sera votre feuille de route ?
Christophe Mauny : J'arrive ici avec enthousiasme, sérieux et volontarisme. Encore davantage puisque c’était une demande de ma part de travailler dans le Gard. J’ai choisi le Gard. Après l’Hérault, j’arrive sur un terrain connu, avec des similitudes. D’autant que le département fait partie de la même académie. Il n’y a donc pas de difficulté à être dans la continuité avec la rectrice d’académie. J’ajoute que le sujet prioritaire de restructuration des territoires en réseau pédagogique va prochainement concerner le Gard, et je l’ai déjà mis en pratique dans l’Hérault. Il n’y aura donc pas de temps d’appropriation, et c’est un atout pour l’Éducation nationale du Gard. Reste que ce département, plus petit que Montpellier, doit relever de nombreux défis et j’y suis prêt.
N’est-ce pas déstabilisant d’arriver au moment de la rentrée alors que c’est votre prédécesseur qui a tout organisé la rentrée ?
Non, Philippe Maheu appartient comme moi au même corps d’enseignement. Nous avons une même façon d’appréhender les sujets, une même approche de la pédagogie des élèves. Enfin, on partage les mêmes valeurs. Chacun a sa propre identité, et ce n’est pas la même chose quand on quitte un département après trois ans d’exercice et quand on arrive. Il n’y aura donc pas de copier-coller. D’ailleurs, à ma prise de fonction vendredi, j’ai déjà fixé à mes équipes mes objectifs et présenter ma façon de travailler, je crois avoir déjà imprimer ma patte. Bien sûr, je vais aussi m’attacher les prochaines semaines à rencontrer les corps enseignements, les chefs d’établissements, les élus. Le dialogue doit être au cœur de nos actions.
Absentéisme des professeurs : "On va travailler pour éviter que cette difficulté se reproduise"
Le Dasen du Gard
L’une des préoccupations majeures dans le Gard l’année dernière concernait l’absentéisme des professeurs. Dans certains villages, il n’y a eu aucun remplacement pendant des mois. Avez-vous une baguette magique ?
On va travailler pour éviter que cette difficulté se reproduise. Le président de la République a pris des engagements, je suis fonctionnaire de l’État, je vais faire en sorte d’opérer cette attente. Il est évident que les choses vont s’améliorer, nous avons retravaillé la carte scolaire et augmenter le nombre d’emplois dans les territoires en tension, nous avons fait un recrutement plus conséquent et nous avons fait le plein lors des concours de professeurs des écoles. Je crois donc pouvoir dire que nous avons mieux anticiper et actionner plusieurs leviers qui doivent rendre tout cela plus efficient. Par exemple avec un outil départemental de centralisation des absences. Tout est prêt, nous sommes opérationnels. Reste qu’une donnée sera difficile à régler : celle des absences du matin.
La fin de l’été a été marquée à Nîmes par les drames successifs dans le quartier populaire de Pissevin. Notamment un jeune garçon de 10 ans qui a perdu la vie et fréquenté un établissement scolaire à proximité. Avez-vous pris des mesures en cette rentrée ?
Je voudrais d’abord m’associer à la douleur de la famille de Fayed. Il n’est pas normal de perdre la vie à 10 ans. Nous avons bien entendu pris en considération les effets affectifs de ce terrible drame. Plusieurs cellules psychologiques seront en place à partir de ce matin. À la fois dans l’école fréquentée par Fayed, en particulier auprès des élèves de sa classe de CM2 de l’année dernière. Puis au Collège Condorcet où il devait aller. Enfin, également au Collège Jules-Verne où des élèves de son ancienne classe seront scolarisés. J’ajoute que les professionnels de l’école et du collège sont formés pour faire face à cette situation. Et nous allons encore renforcer notre travail pour occuper encore davantage le terrain…
Je serai un spectateur averti de l’USAM
Le Dasen du Gard
Vous êtes l’auteur d’une thèse sur le handball et les symbolismes. Une étude auprès des joueurs dunkerquois de haut niveau. Qu’est-ce que vous pouvez nous en dire ?
Mon travail engagé dans la recherche et dans le domaine de la sociologie s’intéressait à l’identification du symbolisme chez les joueurs professionnels. Une approche très intéressante pour comprendre les mécanismes et les parcours des handballeurs de haut niveau qui ont le même parcours sans avoir la même identité professionnelle. Comment on arrive à devenir leader et comment en tant que leader on parvient à protéger les autres.
Dans l’Hérault, vous souteniez peut-être Montpellier. Ici, l’élite du handball, c’est l’Usam Nîmes-Gard. Allez-vous changer de camp ?
Je n’ai pas les caractéristiques du supporteur classique, du fan. J’aime le beau jeu voilà tout. J’ai beaucoup suivi Dunkerque à travers ma thèse. Je connais bien Patrice Canayer, l’entraineur de Montpellier. Ici, à Nîmes, je connaissais bien l’ancien entraineur Franck Maurice. Très modestement, je peux vous dire que je serai un spectateur averti de l’USAM dont j’aurais plaisir à venir voir plusieurs matchs au Parnasse dans le courant de la saison.