Publié il y a 20 jours - Mise à jour le 05.12.2024 - Anthony Maurin - 3 min  - vu 629 fois

NÎMES Les jeunes en attente de réponses

Blocage lycée Philippe Lamour Daudet (Photo Anthony Maurin)

Au soleil levant, les élèves du lycée maintenaient les portes de l'établissement fermées (Photo Anthony Maurin)

Le lycée Philippe Lamour a connu un petit blocus.

Blocage lycée Philippe Lamour Daudet (Photo Anthony Maurin)
Au soleil levant, les élèves du lycée maintenaient les portes de l'établissement fermées (Photo Anthony Maurin)

Même si le Gouvernement Barnier a sauté et que le vote de son budget n’aura pas lieu, les élèves de l’établissement nîmois organisaient un blocus afin de dénoncer les conditions d’éducation, le manque de moyens, les classes surchargées, les locaux inadaptés, ainsi que les difficultés de vie des lycéens. Problèmes de transport et précarité étudiante naissante, aussi.

« Nous voulons des moyens pour l'éducation. Arrêtons les suppressions de postes et investissons dans des professeurs supplémentaires, des assistants pédagogiques, et des équipements modernes pour améliorer les conditions d'apprentissage » explique Mathis, un responsable de la manif.

Blocage lycée Philippe Lamour Daudet (Photo Anthony Maurin)
En toute sérénité et confiance, le proviseur Jean-Luc Dimeur discutait avec les élèves responsables du blocus avant que les autres lycéens se présentent devant les portes fermées (Photo Anthony Maurin)

Les jeunes demandent aussi une réforme de Parcoursup. Pour eux, il est urgent de rendre ce système plus transparent et plus juste. Les élèves doivent être accompagnés et orientés selon leurs talents, et non éliminés par un algorithme.

Deux autres revendications étaient à l’ordre du jour. « Des journées équilibrées ! Nous demandons des emplois du temps plus adaptés, avec des horaires raisonnables, pour que chaque élève puisse travailler efficacement tout en ayant du temps pour se reposer et se cultiver en dehors de l'école. Il est temps que le Gouvernement écoute réellement ceux qui vivent l'école au quotidien, au lieu de prendre des décisions depuis des bureaux éloignés de notre réalité. »

Blocage lycée Philippe Lamour Daudet (Photo Anthony Maurin)
Charles Ménard, militant du Nouveau Front Populaire, était présent (Photo Anthony Maurin)

Ce mouvement est soutenu par des membres de l’Union Syndicale Lycéenne (USL) et visait à alerter sur des problématiques concrètes touchant le quotidien des élèves.

« Aujourd'hui, si nous sommes rassemblés devant le lycée Philippe Lamour, ce n'est pas par hasard, ce n'est pas par simple envie de protester ou de perturber les cours. Aujourd'hui, nous sommes ici pour exprimer notre colère légitime face à un système éducatif en crise. Ce blocus est notre cri, notre dernier recours pour nous faire entendre. »

Blocage lycée Philippe Lamour Daudet (Photo Anthony Maurin)
Les jeunes devant l'entrée du lycée (Photo Anthony Maurin)

Les lycéens d'aujourd'hui seront les citoyens de demain. Pourtant, jour après jour, ils se sentent écrasés sous le poids d'un système qui semble avoir oublié que l'école doit être un lieu d'épanouissement, d'apprentissage et de construction de soi.

« Nos journées sont interminables, de 8h à 18 heures parfois, avec des emplois du temps surchargés, des heures de cours qui s'enchaînent sans pause réelle, et des devoirs à rendre le soir. Cela ne laisse aucune place à la réflexion, à l'approfondissement, ni même au repos. »

Blocage lycée Philippe Lamour Daudet (Photo Anthony Maurin)
Les prises de parole (Photo Anthony Maurin)

Avec le lycée, se rapproche la vie active et le stress de la société. Pour ces jeunes, il est omniprésent. « Que ce soit à cause de la charge de travail, des attentes des enseignants, ou du système d'évaluation. Parcoursup, par exemple, est une véritable machine à broyer les rêves. Ce système, opaque et injuste, nous oblige à anticiper et à choisir un avenir que nous ne connaissons pas encore. Pire encore, ce quotidien éreintant a des conséquences graves sur notre santé mentale. Un lycéen sur quatre a des pensées suicidaires. Certains d'entre nous n'en peuvent plus. Ce ne sont pas des chiffres abstraits, ce sont nos amis, nos camarades, nos proches. »

Blocage lycée Philippe Lamour Daudet (Photo Anthony Maurin)
Blocage au lycée Philippe Lamour (Photo Anthony Maurin)

Malgré la chute du Gouvernement, les lycéens rappellent au futur Gouvernement leur présence. Selon eux, la récente réforme du bac, avec le contrôle continu, a amplifié les inégalités entre les lycées. Ceux qui étudient dans des établissements moins bien dotés sont défavorisés par rapport à d'autres.

Blocage lycée Philippe Lamour Daudet (Photo Anthony Maurin)
Les prises de parole (Photo Anthony Maurin)

« Le gouvernement continue de supprimer des postes d'enseignants, alors que nous avons besoin de classes moins chargées, d'un accompagnement personnalisé, et de professeurs en nombre suffisant pour répondre à nos questions. Les choix budgétaires privilégient les intérêts économiques à court terme au lieu d'investir dans l'éducation, qui est pourtant la clé de l'avenir. Nous avons l'impression d'être oubliés. On parle de nous dans les discours officiels, mais les décisions prises ne répondent jamais à nos besoins réels. »

En soutenant leurs enseignants qui connaissent aussi pas mal de troubles, les jeunes nîmois veulent faire des émules. En ville, quelques étudiants du lycée Daudet ont, eux aussi, manifesté devant les grilles de leur établissement.

Blocage lycée Philippe Lamour Daudet (Photo Anthony Maurin)
Au lycée Daudet, en centre-ville, le blocus était aussi à l'ordre du jour (Photo Anthony Maurin)

Les jeunes demandent également un soutien renforcé pour la santé mentale. « Nous réclamons des psychologues scolaires en nombre suffisant, ainsi que des campagnes de sensibilisation et de prévention pour lutter contre le mal-être chez les jeunes. Nous savons que ce blocus peut déranger. Nous savons que certains critiqueront notre action, nous accusant d'être irresponsables ou immatures. Mais nous affirmons aujourd'hui avec force : ce que nous faisons est juste. Rejoignez-nous. L'éducation n'est pas une dépense inutile, c'est le plus grand investissement qu'une société puisse faire. Ensemble, nous pouvons construire une école meilleure, une école juste, une école qui prépare véritablement l'avenir. »

Blocage lycée Philippe Lamour Daudet (Photo Anthony Maurin)
Le programme des manifestants (Photo Anthony Maurin)

Anthony Maurin

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