Ce dimanche 10 janvier, en fin d'après-midi,  les gendarmes sont intervenus à Aimargues pour secourir un automobiliste qui avait fini sa course dans le fossé. Les militaires sont allés de surprises en surprises. 

Depuis plusieurs mois, Jérémy, un sans domicile fixe de 37 ans, vit dans sa voiturette. « C'est son logement », confirme son avocate, Me Isabelle Viremouneix. Mais pas seulement… C'est aussi son véhicule et c'est justement ce que la justice lui reproche. Le trentenaire compile neuf mentions sur son casier judiciaire, dont cinq liées à des délits routiers. La dernière date de 2020...

Dimanche dernier, donc, alors qu'il était sous le coup d'une peine de prison avec sursis qui lui interdisait de conduire, Jérémy a quand même pris le volant après avoir consommé plusieurs bières. « J'ai fait 50 mètres à peine. J'avais crevé, changé le pneu et je voulais essayer la voiture », explique le prévenu au président du tribunal correctionnel de Nîmes devant lequel il était jugé ce mardi en comparution immédiate.

Quand les gendarmes sont arrivés, le SDF s'est montré insolent et insultant, refusant par ailleurs de se soumettre aux analyses liées à l'alcool et aux stupéfiants. « Monsieur a déjà été averti et on a tout essayé », regrette le procureur Stanislas Vallat qui requiert 8 mois de prison dont 2 avec sursis. « C'est le dossier de la misère sociale, de l'isolement et de la précarité », plaide le conseil de Jérémy qui demande à ce que son client qui est « sur le point de trouver un logement » soit condamné à du sursis. L'avocate nîmoise sera en grande partie entendue. Le SDF écope de 14 mois de prison dont 12 avec sursis.

Tony Duret