Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 08.02.2021 - tony-duret - 2 min  - vu 21285 fois

ALÈS Après une soirée alcoolisée, le SDF qu’elle héberge la suspend par les pieds depuis le 5e étage

Me Lionel Marzials. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Pendant le confinement, une Alésienne a hébergé un sans domicile fixe chez elle jusqu'26 mai, date à laquelle, après une soirée alcoolisée, tout a dérapé. 

Tout part d’une bonne intention. Celle d’une femme qui, attristée de voir un homme à la rue pendant le confinement, lui propose de l’accueillir. Mais le 26 mai, alors qu’elle organise une soirée chez elle avec deux autres amis, celle-ci voit sa vie basculer. Pour une raison inconnue, Zaher, le SDF, sort un sabre et tente d’en porter plusieurs coups à son hôtesse. Puis il déraille complètement en cherchant à la faire passer par-dessus son balcon. À ce détail près que la victime réside au 5e étage d’un immeuble !

Les faits ont été abordés vendredi matin devant le tribunal correctionnel d’Alès en l’absence du prévenu. L’audience n’a pas permis de savoir ce qui a déclenché la colère de Zaher, mais son taux d’alcoolémie peut toutefois apporter une grande partie de la réponse. « Il avait 0,49mg/l d’alcool dans le sang dix heures après les faits. On peut considérer qu’il était à près de 3 grammes », calcule la présidente Bérangère le Boëdec.

Depuis cette soirée, la victime vit dans la peur, ce qu’elle confie à la juge : « Je ne sors plus de chez moi sauf si je suis accompagnée. Je suis devenue agoraphobe ». Son avocat, maître Lionel Marzials, estime que « les faits sont d’une extrême gravité » et semble regretter la nature des poursuites. Il s’en explique : « Ma cliente a tout de même été pendue par les pieds depuis le 5e étage. Je suis surpris que ce dossier ne soit pas criminalisé. Je trouve qu’on a minimisé les faits parce que ce sont des personnes désocialisées ».

Le procureur, François Schneider, convient que les faits sont « impressionnants et graves », raison pour laquelle il requiert 10 mois de prison. Une peine légèrement accentuée par le tribunal qui prononce contre Zaher un an de prison ferme, une interdiction de détenir une arme pendant 5 ans et une amende de 1 500€ à verser à la victime.

Tony Duret

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