ALÈS Les employés de la commune de Molières dénoncent la contamination à l'amiante
Le tribunal correctionnel d'Alès juge, ce vendredi 17 février, un dossier de "mise en danger de la vie d'autrui". Les employés de la petite commune de Molières-sur-Cèze ont-ils travaillé pendant des années avec un risque amiante au bout des doigts ?
La prévention débute en janvier 2015 et se termine fin 2017. C'est un employé municipal de la petite commune cévénole au nord d'Alès et à la limite de l'Ardèche qui a révélé une éventuelle contamination dont il aurait pu être victime dans le cadre de son travail d'agent technique.
Plusieurs autres employés vont lui emboîter le pas. Une histoire de mise en danger de la vie d'autrui par une personne morale, la commune. Une affaire qui était en débat ce vendredi devant la juridiction pénale gardoise.
Le 29 novembre 2017, un employé municipal envoie une lettre à la mairie avec un dépôt de plainte et une expertise qu'il vient de faire à ses frais... Une expertise qui prouve un taux élévé d'amiante dans les gravats qu'il manipule et qu'il évacue ensuite. Des gravats qui sont entreposés sans aucune autorisation, plutôt abandonnés depuis des années sur un site privé appartentant en partie à la SNCF. Une décharge sauvage en quelques sorte à deux pas du stade de foot. "Des déchets posés ou enfouis", résume la présidente du tribunal correctionnel, Amandine Abbeg qui doit juger cette affaire de "mise en danger de la vie d'autrui" et "emploi de travailleur à une activité comportant des risques d'exposition à l'amiante sans respect des règles de prévention". Lorsque les investigations des gendarmes vont débuter, la mairie se chargera d'évacuer ce dépôt, près de 4 500 tonnes vers une décharge.
Les salariés qui ont saisi la justice étaient chargés de réparer les fuites et les réfections diverses sur les réseaux anciens d'eau de la commune. C'est le contact avec les tuyaux composés d'amiante qui est au coeur du débat judiciaire.
"Étiez-vous au courant de cette présence d'amiante ?", interroge à l'audience la présidente Amandine Abbeg en direction de l'ancien maire. "Je ne savais pas que ces tuyaux contenaient de l'amiante. Je n'ai jamais regardé la composition d'un tuyau et on ne m'a jamais averti du danger qu'ils pouvaient représenter. C'est après la plainte que j'ai pris toutes les dispositions", affirme à la barre l'ancien maire.
Les débats se poursuivent au tribunal correctionnel d'Alès, c'est la commune en tant que personne morale qui est prévenue de cette infraction...