Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 28.03.2021 - tony-duret - 2 min  - vu 4415 fois

AU PALAIS « En prison, on est nourri, logé, on ne manque de rien, on est bien », déclare le prévenu

Tribunal d'Alès.

Cette semaine, Jérémy était jugé devant le tribunal correctionnel d’Alès pour des violences sur sa compagne. Le trentenaire, qui se décrit comme quelqu’un « d’impulsif », en a fait la démonstration au tribunal.

« Je ne veux rien dire », prévient d’emblée Jérémy agacé par la lecture des faits retracés par la présidente du tribunal correctionnel d’Alès, Amandine Abegg. Le 19 mars dernier, un peu avant 8h du matin, l’homme de 37 ans s’est rendu au domicile de sa compagne dont il partage la vie depuis octobre 2020. Jérémy est convaincu qu’elle le trompe et désire récupérer les clés de son appartement. L’échange est vif et le trentenaire mord le nez de sa partenaire sous les yeux de sa fille de 4 ans.

Jérémy, qui rappelons-le ne voulait « rien dire », est finalement plus loquace que prévu. Peut-être même un peu trop à en juger par la mine défaite de son avocate, maître Florence Mendez. « Tout ça, c’est que des mensonges. C’est elle qui voulait me taper. Elle s’est jetée au sol et s’est blessée toute seule », accuse le prévenu qui s’emporte à nouveau quand l’avocate de la partie civile, maître Coralie Gay, lui pose une question qui ne lui convient pas et sous-entend qu’il est difficile de se mordre soi-même le nez. « J’parle pas avec vous. Allez, c’est bon, mettez-moi ma peine. En prison, on est nourri, logé, on ne manque de rien, on est bien », provoque-t-il.

La procureure, Nathalie Welte, en prend acte et fait tout ce qui est en son pouvoir pour accéder à sa requête en demandant 30 mois de prison dont 6 avec sursis, soit deux ans de prison avec maintien en détention. Quand on peut faire plaisir… « Monsieur est un danger pour sa compagne, donc pour la société », argumente-t-elle, casier judiciaire à l’appui. Celui-ci compte 6 mentions dont 3 condamnations pour des violences conjugales.

Pour la défense, Florence Mendez explique que son client a entrepris de nombreuses démarches de réinsertion : « En le renvoyant en détention, on va couper tout ce qu’il était en train de mettre en place ». Mais Jérémy ne coupera pas à la prison où il se sent si bien. Il écope d’une peine de 30 mois dont 12 avec sursis, l’interdiction de rentrer en contact avec sa victime et de paraître à Alès. Il devra enfin indemniser sa victime à hauteur de 1 500€. « Vous pouvez rajouter de la prison. Jamais de ma vie je paierai ! », s’emporte une dernière fois l’impulsif avant de quitter la salle d’audience en trombe.

Tony Duret

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