AU PALAIS Il frappe sa compagne enceinte : « elle le mérite, elle me cherche »
Il est 21h30, ce lundi 5 novembre, quand Émeric rentre au domicile de sa compagne à Alès. Il a 1,5 gr d’alcool dans le sang…
Ce soir-là, Émeric n’aurait jamais dû mettre les pieds chez sa compagne, ni même à Alès : un contrôle judiciaire le lui interdisait. En effet, deux mois plus tôt, le jeune homme de 29 ans avait déjà frappé celle qui est enceinte de 4 mois, et il lui était formellement interdit de la rencontrer d’ici son procès en janvier 2019. Mais Émeric n’a rien respecté : ni le contrôle judiciaire, ni sa compagne, ni ses voisins…
Lorsque qu'il rentre chez lui, ivre et bruyant, sa voisine lui demande de faire un peu moins de bruit. Mauvaise idée… Il l’insulte et la menace « d’aller chercher le fusil à pompe ». Elle s’enferme chez elle et prévient les gendarmes. Traumatisée, elle aura six jours d’ITT. Entendant l’altercation, la compagne d'Émeric s’enferme dans l’appartement, ce qui a le don d’énerver encore plus le jeune homme. Il défonce la porte à coups de pied, avant d’en faire autant à sa compagne avec les poings : « c’était pas des tartes de cow-boy, c’était des tartes normales », relativise-t-il.
Durant l’audience, ce jeudi après-midi au tribunal correctionnel d’Alès, Émeric multiplie les gaffes. Il tente de démontrer que c’est sa compagne qui le provoque : « elle le mérite. Elle me cherche », finissant même par dire qu’il était « obligé de la gifler » ! Les magistrats lèvent plusieurs fois les yeux au ciel.
Madame le substitut du procureur, Mélodie Fabre, constate qu’il « n’a aucune prise de conscience, aucun regret » et qu’il a « le profil d’un psychopathe ». En raison de ses antécédents – 15 mentions sur son casier judiciaire - elle demande 24 mois de prison. Le tribunal en prononcera 30, dont 6 avec sursis, et plusieurs interdictions dont celle de rentrer en contact avec les victimes et de remettre les pieds dans le Gard.
Tony Duret