AU PALAIS Il sort un cutter et lacère son rival « comme un animal »
Le tribunal ne connaîtra probablement jamais les véritables raisons de l’altercation entre Ahmed et sa victime. Mais il y a une certitude dans cette affaire : cette dernière vit aujourd’hui avec une cicatrice dans le dos qui a occasionné 39 points de suture.
Le 17 septembre dernier, dans le quartier des Jonquilles à Nîmes, Ahmed s’embrouille avec le client d’un bar pour une histoire de sacoche contenant de l’argent qui a disparu. C’est ce que prétend la victime. Ahmed, lui, explique au tribunal correctionnel de Nîmes que la sacoche contenait en réalité de la drogue, qu’il a été frappé pour une raison obscure et qu’il a effectivement porté des coups de cutter, mais en état de « légitime défense ». Bilan : 39 points de suture dans le dos. « Il s’est fait lacérer comme un animal », détaille l’avocat de la partie civile, maître Hugo Ferri.
Dans le camp d’en face, Ahmed, lui, raconte qu’il a eu très peur. Pourtant, quelques heures après les faits et malgré la terreur qui l’a envahi, c’est bien lui qui envoie un message de menaces à sa victime : « Je te plante, je rentre 30 ans pour toi (sous-entendu en prison, Ndlr) », dit-il entre autres amabilités. « Oui, mais j’étais obligé de lui montrer que je n’avais pas peur de lui », explique-t-il au président Jean-Michel Perez qui pointe l’incohérence entre la peur ressentie et la menace exprimée.
« C’est une altercation qui aurait pu très mal tourner. L’orientation de la blessure laisse penser qu’il n’était pas en état de légitime défense. Monsieur est violent et déterminé », analyse le procureur, Romain Domingues, qui requiert 18 mois dont 12 avec sursis. Le tribunal retient le quantum de 18 mois, mais l’assortit intégralement du sursis en raison de « l’absence de casier judiciaire » du prévenu comme l’a rappelé son avocate, maître Ludivine Glories. Ahmed ne devra plus entrer en contact avec sa victime, ni porter une arme et ne plus remettre les pieds dans ce bar du quartier des Jonquilles où, pour lui, ne fleurissent que les ennuis.
Tony Duret