« Apparemment, le sujet était que les jeunes qui font du sport font trop de bruit et que ça gêne », avance le proviseur du lycée Jean-Marc Gucciardi. C’est pour cette raison, discutable, que plusieurs jeunes « ont débarqué contre le grillage du stade et ont lancé des menaces de mort », poursuit-il. Et les choses auraient pu encore s’aggraver, car « l’un d’entre eux a voulu passer par-dessus le grillage pour aller physiquement sur le stade », rajoute Jean-Marc Gucciardi.

Les trois professeurs ont alors pris la décision de se confiner, avec leurs élèves, dans les vestiaires du stade et d’appeler la police nationale. « La police les a évacués et raccompagnés en sécurité au lycée », précise le proviseur, pour qui le stade, qui se trouve à proximité d’un point de deal, « est problématique. » Il faut dire qu’un événement comparable s’était déjà passé il y a quelques semaines, « et un professeur avait dû quitter le stade car des jeunes étaient venus le menacer », rappelle le proviseur, qui estime que cette fois, « on monte d’un cran. »

Alors, « on ne va pas retourner de sitôt au stade des Escanaux », affirme-t-il, d’autant que les élèves du lycée ont déjà passé les examens d’EPS pour leurs évaluations scolaires. « Mais quid de l’année prochaine ? », demande Jean-Marc Gucciardi.

Dans un communiqué, la mairie de Bagnols indique que « Monsieur le maire a porté à la connaissance du vice-procureur, en charge du pilotage du Groupe local de traitement de la délinquance (GLTD), les faits récemment survenus à proximité du stade Léo-Lagrange. Conscient des délais inhérents au travail d’enquête, il profitera de l’audience qu’il aura avec Monsieur le préfet, le mercredi 7 mai prochain en préfecture de Nîmes, pour réaffirmer la nécessité d’un renforcement visible et durable de la présence policière sur le terrain. »

La mairie affirme aussi qu’« il a été rappelé aux chefs d'établissements la mobilisation accrue des dispositifs de vidéoprotection, notamment aux horaires correspondant à l’utilisation des équipements sportifs, afin de faciliter l’identification des auteurs en cas d’incident et leur interpellation. »

De son côté, l’élu d’opposition Jérôme Jackel affirme que « Nous avons un devoir collectif de protéger notre population, en particulier ceux qui sont les plus vulnérables. Il est inacceptable que nos enfants ne puissent pas se déplacer librement et en toute sécurité dans notre ville. Pour remédier à cette situation, j’ai proposé la mise en place de ‘twiny commissariats’ (sic.) aux abords des points de deals identifiés. Cette initiative permettrait d’assurer une présence policière renforcée, dissuadant ainsi la criminalité et garantissant la sécurité des citoyens. »