LA GRAND'COMBE Mandat d’arrêt européen contre le présumé meurtrier de la mosquée annonce la procureure de la République de Nîmes

La procureure de la République de Nîmes lors de notre interview dans son bureau
- Photo Abdel SamariUn mandat d’arrêt européen qui permettra à la justice française de faire traduire l’intéressé devant le magistrat instructeur en vue de son interrogatoire.
Dans un communiqué à la presse, la procureure de la République s'exprime sur le meurtre dans la mosquée de la Grand'Combe survenu vendredi dernier.
"Vendredi 25 avril 2025 vers 9h30 du matin (et non 8H30 ainsi qu’évoqué initialement), un homme de 21 ans originaire du Mali était tué de plusieurs coups de couteau dans la salle de prière de la mosquée Khadija à La Grand-Combe (Gard). Le corps était découvert aux alentours de 11h30 par un fidèle venu préparer la salle pour la prière de midi.
La section de Recherches de la gendarmerie de Nîmes et les divisions de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) des commissariats de police de Nîmes et de Montpellier étaient cosaisies du dossier. Le Parquet national antiterroriste était tenu informé de l’évolution de l’enquête dont il décidait de ne pas se saisir au terme des premiers éléments ayant permis de contextualiser les faits.
L’analyse de la vidéosurveillance permettait de voir l’auteur des faits et sa future victime dans la salle de prière. Au moment où l’individu s’agenouillait, il était atteint de plusieurs dizaines de coups de couteau. Le mis en cause prenait alors la fuite. Les premiers éléments conduisaient à exclure l’hypothèse d’un meurtre entre personnes de même confession.
Le même jour les forces de sécurité intérieure étaient avisées de l’existence d’une vidéo filmée par l’agresseur avec son propre téléphone portable et qui avait brièvement circulé sur un réseau social. Les premiers éléments permettaient d’identifier l’auteur présumé comme étant un homme né en 2004, de nationalité française, inconnu des services de police et de justice.
Domicilié sur le secteur de la Grand'Combe, les enquêteurs retrouvaient sa trace dans l’Hérault. Puis il prenait ensuite la fuite vers l’Italie où il se rendait finalement à la police dimanche 27 avril 2025, au commissariat de Pistoia, en fin de soirée.
Ce jour, lundi 28 avril 2025, une information judiciaire a été ouverte par la procureure de la République du tribunal judiciaire de Nîmes compétent en qualité de pôle criminel. Les faits de meurtre aggravé par la préméditation et la circonstance de commission à raison de la race ou de la religion, ainsi que de soustraction d’un criminel à des recherches ou à son arrestation, ont été visés dans l’acte de saisine du magistrat instructeur.
Conformément à la procédure d’entraide pénale internationale, le mis en cause actuellement retenus par les services de police italiens a fait l’objet de la diffusion d’un mandat d’arrêt européen, lequel permettra à la justice française de faire traduire dans un délai encore indéfini pouvant varier de quelques jours à quelques semaines, l’intéressé devant le magistrat instructeur en vue de son interrogatoire de première comparution et de sa mise en examen assortie de mesures de sûreté.
La commission rogatoire parallèlement délivrée par le magistrat instructeur aux services de gendarmerie et de police initialement saisis permettra d’investiguer sur les circonstances exactes du passage à l’acte."