Publié il y a 2 h - Mise à jour le 28.04.2025 - CORENTIN DIMANCHE - 2 min  - vu 223 fois

FAIT DU SOIR La mosquée de Trescol "n'oubliera jamais cet acte barbare et terroriste"

La mosquée Khadija, trois jours après le drame et 24 heures après la marche blanche

La mosquée Khadija, trois jours après le drame et 24 heures après la marche blanche

- CD

Les personnes présentes ne sont plus aussi nombreuses qu'hier, mais l'atmosphère pesante et lourde d'émotions persiste autour de la mosquée Khadidja en ce début de semaine. Tout comme l'arrestation du principal suspect ne rendra pas justice à Aboubakar Cissé, elle ne contentera pas les fidèles du lieu qui n'en dorment plus la nuit.

Rien ne sera plus comme avant. Mais il faut quand même continuer. Ce lundi 28 avril, au lendemain de la marche blanche dédiée à Aboubakar Cissé et de l'arrestation du principal suspect, la mosquée Khadidja de Trescol voit ses fidèles et les médias défiler sur ce qui était une scène de crime il y a trois jours. La tristesse et les souvenirs sont toujours là. Mais l'incompréhension et la stupeur ont laissé la place à la colère et la désolation.

Aux côtés de Salim Touazi, l'imam de la mosquée toujours trop choqué pour s'exprimer, Farid Zaïd, habitué du lieu de culte, n'"oubliera jamais. Surtout qu'Aboubakar était aimé de tous, toujours souriant et gentil. On aurait jamais cru voit un tel acte barbare et terroriste dans notre vie...". Ce dernier, qui a visionné les images de surveillance à deux reprises, "n'en dor{t} plus la nuit".

"C'est tombé sur lui comme ça aurait pu tomber sur n'importe qui"

Le fait que le suspect principal se soit rendu à la police de lui-même ne contente en rien les croyants grands-combiens : "On compte sur les forces de l'ordre pour patrouiller comme annoncé. Mais on espère avant tout que la mentalité change. On est dans le ras-le-bol d'entendre parler des musulmans en mal, d'être stigmatisés", appuie le commerçant. Les habitués du lieu se relaient désormais pour effectuer leur prière afin d'avoir, dans la mesure du possible, toujours quelqu'un devant la porte d'entrée.

À seulement 800 mètres de la mosquée, la gendarmerie locale est bien venue faire sa tournée ce matin, sans pour autant rester sur place. Pas de quoi rassurer Farid Zaïd : "C'est tombé sur lui (Aboubakar) comme ça aurait pu tomber sur n'importe qui. Si ça continue, il y aura de plus en plus d'actes de ce genre." Il n'est pas non plus certain que la réparation de l'éclairage le long du quai du 11 novembre 1918 entamée ce matin, après des années de réclamation, suffise à étancher la soif de justice des fidèles du lieu.

La gendarmerie de La Grand-Combe, à 800 mètres de la mosquée.
La gendarmerie de La Grand-Combe, à 800 mètres de la mosquée. • CD

La mosquée et ses fidèles au devant d'un nouveau chapitre

La marche blanche effectuée "dans la précipitation mais le respect" et le suspect mis sous surveillance, il reste dorénavant à enterrer le corps du défunt. Celui-ci devrait être pris en compte par la famille de celui-ci, dont le frère est présent à La Grand-Combe depuis ce week-end, et son oncle qui ne devrait pas tarder à arriver dans le Gard. Initialement prévue, une seconde marche blanche organisée par la mosquée et/ou la famille pourrait finalement ne pas avoir lieu.

Il faut aussi aller de l'avant, dans la bonne direction "On veut le vivre-ensemble, on respecte toutes les religions, on aimerait que ce soit de même pour nous", alerte le père de famille. La vie doit maintenant reprendre son cours, les prières s'effectuer l'histoire ne pas se répéter.

Corentin Dimanche

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