ÉDITORIAL Pissevin à Nîmes : plus de flics et après ?
La semaine qui vient de s'achever à Nîmes restera gravée à jamais.
La vigilance rouge canicule, on est habitué depuis longtemps. N'importe quel habitant né dans la cité capitale du Gard a toujours connu des étés chauds et secs depuis son plus jeune âge. Alors oui bien sûr, l'intensité et la récurrence du phénomène nous rappellent que le dérèglement climatique est là. Et qu'il faudra encore davantage s'adapter dans les années à venir pour faire face. Mais cet épisode de chaleur intense a vite été remplacé par un autre phénomène. Celui-là, il n'y a aucune chance de s'y habituer. Jamais. Des gamins des quartiers populaires tués sur fond de trafic de drogue. Dommage collatéral ou pas. Pour les familles endeuillées qui vont mettre six pieds sous terre leur enfant alors qu'elles n'avaient rien demandé. 10 et 18 ans, ce sont les âges respectifs de ces mômes qui avaient la vie devant eux, c'est déchirant et révoltant. Encore plus quand on voit la récupération politique et médiatique. Désormais, Nîmes, le Chicago français. Banlieue 13. L'effet de la titraille pour attirer la lecture de mauvais papiers ou reportages vidéo est atterrant. Une partie de la classe politique a été aussi en dessous de tout. Le Rassemblement national qui en a profité pour trouver toujours le même responsable : le chef de l'État et son gouvernement. Sans avancer une seule proposition à part plus de flics, plus de flics et plus de flics. Mais la majorité présidentielle n'est pas exempte de critiques. Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur le premier, qui semble avoir pris conscience bien tardivement de l'immense défi à relever. Hors de question de gâcher son petit raout du dimanche... Il aurait peut-être dû y penser avant... Alors que la gauche nîmoise depuis longtemps tire la sonnette d'alarme. Le Conseil départemental du Gard qui se retrouve bien seul face au défi des associations abandonnées en rase campagne. Et le maire de Nîmes et son adjoint à la Sécurité snobés par l'exécutif alors qu'ils demandaient fort justement des moyens conséquents à la hauteur de l'enjeu voilà plusieurs années. Les moyens sont là, arrivent. Pour combien de temps ? Plus de flics d'accord et après ?