GARD Accident mortel : la maman de la victime demande l'indulgence du tribunal pour le prévenu
Après un grave accident de la route dans la nuit du 30 avril dernier, un jeune homme est décédé. Le conducteur du véhicule était son meilleur ami. Poursuivi pour homicide involontaire, il est jugé ce jeudi 7 mars devant le tribunal de Nîmes.
À la fin de l’audience, le prévenu et la mère de la victime se sont pris dans les bras durant de longues minutes. Un moment d’émotion intense après une audience particulièrement bouleversante. Le prévenu est un jeune homme de 20 ans poursuivi pour homicide involontaire après avoir eu un accident de voiture entraînant la mort de son meilleur ami.
Le soir du 29 avril 2023, une soirée entre amis est organisée. À la fin des festivités, quatre jeunes hommes montent à bord d’une Peugeot 206 blanche. Ce soir-là, il pleut et les routes de campagne empruntées ne sont pas éclairées. Après avoir déposé deux amis chez eux, le conducteur continue sa route avec son meilleur ami à ses côtés.
Il est 3h10 du matin et les services de gendarmerie sont contactés suite à un accident, route de Franquevaux à Beauvoisin. Le véhicule est encastré dans un poteau électrique. Le jeune homme côté passager est décédé sur le coup et le conducteur est tombé dans le coma à la suite de ses blessures.
Après de nombreuses analyses, le conducteur âgé de 19 ans au moment des faits n’avait pas bu d'alcool, ni consommé de stupéfiant. À la suite de la collision, le jeune homme est resté une semaine dans le coma. Son diaphragme a été coupé en deux et il a eu un traumatisme crânien. Depuis, il souffre d’amnésie et perd sa vue.
Une audience forte en émotions
Ce jeudi 7 mars 2024, le jeune homme est jugé devant le tribunal de Nîmes suite à cet accident. Le président lui pose de nombreuses questions afin de comprendre au mieux les circonstances de l'accident. À chaque interrogation, le prévenu souffrant d’amnésie répond d’un air perdu : “Je ne me rappelle plus.” La maman de la victime explique devant le tribunal : “C'étaient des jeunes responsables. Je suis convaincu qu’il n’a pas bu ce soir-là. Ils étaient très proches tous les deux. C’est une tragédie pour moi, son père, son frère jumeau, sa sœur et sa grand-mère, c’est évident. Mais s’il vous plaît, soyez indulgent avec lui. Je m’inquiète beaucoup, il doit subir les mêmes douleurs que nous.”
Maître Margaux Expert plaide pour la partie civile : “Les circonstances sont très particulières. C’est difficile de plaider car on a pas vraiment d’adversaire aujourd’hui. Ma cliente n’a pas la volonté d'enfoncer le prévenu et c’est remarquable. Pour autant, des amis présents à cette soirée avoue que ce jeune homme avait bu quelques verres. Et du point de vue d’un expert, la vitesse de la voiture était excessive, proche de 96 km/h. Ce jeune homme conduisait avec imprudence. Je demande pour la famille, un préjudice d’affection de 40 000 € pour chacun d'entre eux, puis 4 070 € pour les frais d’obsèque."
La procureure de la République donne ces réquisitions : “Il est toujours difficile de requérir lors de la perte d’un fils, mais aussi d’un meilleur ami. Prendre le volant d’un véhicule est une énorme responsabilité, trop de personnes l’oublient trop souvent. Les conséquences sont dramatiques des deux côtés. Je demande quatre mois de prison avec sursis.”
Le prévenu est condamné à quatre mois de prison intégralement assortis d’un sursis, 135 € d'amende et 4 070 € de frais d’obsèque. Pour le préjudice d’affection, les parents recevront chacun 30 000 €, le frère et la soeur 15 000 € et la grand-mère 12 000 €.