Son avenir chez les soldats du feu est définitivement tranché. Il ne pourra jamais revêtir l’uniforme de pompier et pour cause...

Ce célibataire, salarié sans histoire âgé de 30 ans, a été condamné mardi devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour dégradation ou destruction par incendie. Il écope de 12 mois de prison avec sursis et 1 000 euros d’amende après deux feux survenus sur la commune de Poulx durant l’été 2020.

Cet homme prétend s’être rendu dans une impasse située entre la salle des fêtes et la cabane des chasseurs du village au moment du début des incendies, mais réfute être un pyromane. « J’aime la nature, j’apprécie les lieux, j’étais là-bas mais je n’ai pas mis les feux. Je vais y faire mon jogging ou fumer tranquillement. C’est peut-être totalement involontaire, j’ai peut-être jeté un mégot par la fenêtre », se défend le prévenu qui comparaît seul, sans avocat.

Un prévenu qui n'assume pas

« Vous avez reconnu les faits, sans les reconnaître. Votre thèse est insoutenable monsieur, vous êtes d’abord repéré de nuit dans cette impasse par une caméra et le feu se déclenche immédiatement. Ensuite, on sait par les expertises qu’il y a eu un produit accélérant, un produit qui a été projeté pour que le feu se propage plus rapidement, ce n’est pas seulement une cigarette », lui fait remarquer le président du tribunal correctionnel Jean-Michel Pérez. « Et pourquoi aller à cet endroit vers minuit en sachant que vous habitez à 12 kilomètres de là et en ayant votre téléphone portable coupé à ce moment-là», interroge le juge qui aimerait le faire revenir à la raison.

Deux feux lui sont reprochés : un le 6 juillet qui a détruit quelques ballots et du matériel à un agriculteur du coin, et un autre sinistre le 9 juillet qui a incendié quatre hectares et nécessité l’intervention de nombreux soldats du feu et de moyens aériens. « Il y a des choses certaines dans ce dossier, le côté volontaire des incendies », relève la substitut du procureur Julia Salery qui regrette que le prévenu ne dise pas qu’il est l’auteur des deux sinistres "tellement il y a d’éléments contre lui". Elle réclame 2 ans de prison, dont une partie ferme de 1 an. Le prévenu qui se rêvait pompier échappe à la prison ferme.

Boris De la Cruz