GARD Il administre en cachette des gélules médicamenteuses à sa compagne enceinte
Un homme de 38 ans a acheté sur Internet des médicaments à l'étranger pour interrompre la grossesse de sa compagne. Il administrait les gélules à l'insu de la jeune femme dans des tisanes ou lors des rapports sexuels !
"J'étais choqué lorsque j'ai vu arriver ce dossier incompréhensible. Avec cette question : comment un homme apparemment équilibré peut se transformer en apprenti monstre ?", s'interroge le procureur Massip à l'adresse d'un prévenu qui comparaît libre à l'audience du tribunal correctionnel de Nîmes, ce jeudi 11 janvier. Le procureur réclame à son encontre 3 ans de prison dont deux ans avec sursis probatoire l'obligeant à se soigner psychologiquement et à indemniser la victime.
La victime, justement, n'est autre que sa compagne depuis quatre ans. Une jeune femme avec "une envie absolue d'avoir un enfant", précise son conseil maître Santimaria. Elle n'a pas eu le courage de venir à l'audience entendre son compagnon raconter comment il a acheté des pilules sur Internet pour "faire passer" cet enfant qu'il ne voulait pas. "J'ai dû lui en donner deux ou trois fois. Les médicaments étaient mélangés dans de l'eau", raconte le prévenu qui comparaît pour "administration de substance nuisible sur un concubin".
Sa compagne était pourtant heureuse de lui annoncer la bonne nouvelle au printemps 2022. "Je ne voulais pas avoir d'enfant, mais je n'ai pas osé lui dire. Moi, je voulais déjà partir. Nous n'avions eu que deux relations sexuelles en un an lorsqsu'elle m'a annoncé ça ! Elle avait déjà fait une fausse couche, j'avais peur de la briser psychologiquement", témoigne le prévenu. Au lieu de parler de tout ça avec sa petite amie, il achete en cachette des médicaments en forme de gelule "comme le Doliprane", au Pays-Bas et en Allemagne. "J'ai acheté sur Internet, mais je ne donnais à ma compagne que la posologie minimum pour ne pas lui faire de mal. J'avais regardé sur le Vidal comment il fallait faire", ajoute-t-il devant le public du tribunal correctionnel effaré.
La jeune femme a des saignements, des maux de ventre, des diarrhées et se rend à plusieurs reprises consulter un médecin. Mais jamais elle n'imagine ce que son compagnon lui fait subir. Elle se rend compte des actes ignobles lors d'un rapport sexuel. Car ce coup-ci, il administre la gélule dans les parties intimes de sa compagne. Elle demande des explications et découvre la terrible vérité.
"Elle est encore aujourd'hui dans un état de souffrances psychologiques importantes. Après cette découverte, elle ne savait pas les séquelles engendrées à son foetus... Elle a finalement préféré avorter car elle avait très peur pour cet enfant et des conséquences de ces administrations de substances médicamenteuses", ajoute maître Marine Santimaria pour la jeune femme. Car le médicament en question est connu des médecins pour faciliter "l'expulsion de la grossesse".
"Il n'est pas encore capable d'expliquer ce qui s'est passé. Il a honte de son acte et il a conscience de la gravité", plaide Maître Julien Dumas Lairolle pour le prévenu. Ce dernier a écopé de 3 ans dont 18 mois avec un sursis probatoire. Il part directement en détention après l'audience du tribunal correctionnel. Il a également une privation du droit d'éligibilité pendant 5 ans.