GARD Une dame tuée par un chien : le dogue argentin était tenu par une adolescente handicapée
Le dogue Argentin qui a mordu et tué une nonagénaire dans le Gard, le 28 mai dernier, était promené au moment de l'attaque mortelle par une adolescente handicapée.
C'est une affaire qui fait froid dans le dos et les détails de la procédure permettent de mieux comprendre les circonstances de ce drame survenu le 28 mai dernier. Un dogue argentin, appelé Rocky, qui était promené au cimetière de Canaules-et-Argentières, près de Quissac, a sauté au cou d'une dame qui venait se recueillir sur une tombe.
La victime en arrivant au petit cimetière a constaté la présence de chiens et a demandé aux jeunes femmes qui tenaient les canidés : "les chiens sont interdits dans ce lieu, je vais appeler les gendarmes". Un dogue argentin, Rocky, serait devenu de plus en plus ingérable. Il était tenu à ce moment-là non pas par l'apprentie du refuge comme il a été indiqué au début de ce dossier, mais par une jeune femme handicapée.
Si Amélie* la propriétaire du "chenil" avait une autorisation pour élever les chiens de race "dogue argentin", elle recueillait aussi comme famille d'accueil des enfants ou adolescents handicapés ! C'est une des adolescentes "placées" qui essayait donc de tenir le molosse.
Immédiatement après l'attaque mortelle dans le cimetière, l'apprentie qui était également sur les lieux du drame a raconté aux gendarmes que des chiens errants étaient à l'origine des morsures. Sauf que cette version n'a pas tenu longtemps et les investigations des militaires de la compagnie du Vigan ont permis de découvrir une autre réalitée.
L'apprentie est revenue durant sa garde à vue sur ses déclarations en expliquant que sa patronne avait ordonné de "servir" cette thèse. Amélie, la patronne du chenil est mise en examen. Elle est à ce jour la seule personne en détention provisoire dans ce dossier. Ses deux jeunes fils, majeurs, qui ont récupéré le chien "agressif" après les morsures pour le nettoyer des tâches de sang sont également mis en examen, mais sans être détenus. L'apprentie est aussi mise en examen et sous contrôle judiciaire, tandis que le jeune femme handicapée qui tenait le chien ne peut pas être poursuivie à cause de ses troubles psychologiques importants.
La cour d'appel de Nîmes devait dire si elle faisait droit à la demande de contrôle judiciaire d'Amélie, la propriétaire du chenil... "Elle est en tort à tous les niveaux. On ne peut pas confier un dogue argentin à une jeune femme handicapée, c'est totalement irresponsable. En plus, elle a inventé une version dans ce dossier et elle est connue de la Justice pour avoir été condamnée par la cour d'Assises d'Aix dans une précédente affaire pour non assistance à personne en danger", estime le représentant du parquet général Bertrand Baboulène qui s'oppose à la libération de la mère de famille. Des réquisitions entendues par la cour d'appel qui a décidé, ce vendredi, de maintenir la quadragénaire en détention provisoire.
*prénom modifié