Ce prévenu qui comparaît détenu depuis les faits, a fêté à sa façon la victoire du Maroc sur le Portugal lors de la Coupe du monde de football, en décembre dernier. Après le match, alors qu'il est déjà connu de la justice pour une vingtaine d'infractions et qu'il est sous sursis probatoire et sous bracelet électronique, il va avoir un comportement extrêmement dangereux sur la route.

Alors qu'un motard de la police nationale d'Avignon veut le contrôler par rapport à sa conduite dangereuse, il fait semblant de s'arrêter avant d'accélérer. Policiers motards, mais aussi deux équipages de la BAC sont à ses trousses, mais personne ne parvient à stopper sa folie routière au volant d'une Twingo ! 

"Je suis contente de plaider devant la cour d'appel correctionnelle aujourd'hui et non pas devant la cour d'assises, car ce soir-là, lors de cette course-poursuite, il y aurait pu avoir des morts à plusieurs reprises chez les forces de l'ordre", plaide maître Sabine Gony-Massu, le conseil des six policiers avignonnais parties civiles. "Il a grillé des feux rouges, pris des contresens, traversé la voie du tramway, puis foncé et percuté un policier sans s'arrêter", poursuit la pénaliste vauclusienne. Car rien n'y fait et le chauffard qui, selon les policiers, a filmé avec son portable la course-poursuite continue sa route en laissant un gardien de la paix à terre, grièvement blessé à la hanche.

Un chauffard déjà condamné  

Le prévenu, très agité à l'audience de la cour d'appel de Nîmes, est plusieurs fois recadré par les magistrats. Il réfute avoir foncé délibérément sur le policier, et ne reconnaît pas le refus d'obtempérer. "Vous avez un casier judiciaire assez chargé et avec plusieurs identités ?", s'étonne le magistrat. Juste avant ces faits de décembre 2022, cet homme a été condamné en novembre de la même année pour une mise en danger de la vie d'autrui au volant d'un véhicule et alors qu'il était sans assurance et sous stupéfiants. 

"Pour les faits de décembre 2022, il donne l'impression qu'il a voulu filmer un fait d'arme. Alors qu'il est pourchassé, il refuse de s'arrêter et va jusqu'à percuter un policier en filmant la totalité de la scène", dénonce l'avocat général, Bertrand Baboulène, qui demande de doubler la peine infligée en première instance. 

"C'est une procédure qui est tout à charge pour cet homme, estime maître Margaux Expert pour le prévenu. La vidéo et le film de la course-poursuite, par exemple. Moi, je n'ai vu aucune vidéo dans le dossier", essaie de convaincre l'avocate nîmoise alors que son client s'énerve dans le box.

Le père de famille est sanctionné par une peine de 6 ans de prison et l'interdiction définitive du territoire français.