Publié il y a 1 jour - Mise à jour le 23.03.2025 - Tony Duret - 2 min  - vu 1761 fois

JUSTICE La fillette de 13 ans et le « pervers pédophile »

Entre 2017 et 2018, un homme de 26 ans à l’époque, a entretenu sur Internet une relation virtuelle avec une jeune fille de 13 ans, la moitié de son âge. Il était jugé vendredi, en son absence, pour avoir notamment incité l’enfant à commettre « des actes de nature sexuelle » à distance.

« C’est un dossier sordide », prévient fort justement Patricia Perrien, l’avocate de la principale victime, de sa grande soeur et de ses parents. Le calvaire de cette famille commence en 2017 quand on découvre que la benjamine, 13 ans au moment des faits, échange des propos à connotation sexuelle avec un certain Christopher sur un site censé mettre à l’honneur des oeuvres littéraires. Les parents déposent aussitôt une plainte. L’ordinateur est saisi par les enquêteurs qui découvrent que Christopher se prénomme en réalité Alexandre, et qu’il est surtout âgé de 26 ans. Sont retrouvés des échanges sordides, pour reprendre le terme de l’avocate des parties civiles, mais aussi des captations d’images où la jeune victime, comme son interlocuteur, s’exhibent ou se masturbent chacun de leur côté, pour faire plaisir à l’autre.

Interpellé, Alexandre reconnaît les faits auprès des enquêteurs, même s’il les minimise. Il concède « une très grosse erreur » qu’il met sur le compte de sa consommation de drogues : cannabis, cocaïne, MDMA… Agoraphobe, incapable d’aller plus loin que les frontières de son village, l’accusé au RSA n’a pas pu faire le déplacement au tribunal ce vendredi 21 mars. La principale victime, aujourd'hui âgée de 20 ans, n’a pas non plus eu la force de venir, ce qui en dit long sur l’impact de cette affaire vieille de sept ans sur sa vie actuelle. C’est sa grande soeur, celle qui a prévenu ses parents à l'époque que quelque chose d’anormal se passait, qui s’avance à la barre pour livrer un témoignage poignant. « Il nous a volé notre jeunesse avec ma soeur. Il sait qu’il nous a fait du mal. J’essaie de lui pardonner, mais je n’y arrive pas. Je voulais qu’il soit là pour qu’il entendre ce que l’on a vécu », indique-t-elle courageusement face à la présidente Véronique Léger.

Le procureur Stéphane Bertrand regrette lui aussi cette absence : « Que faire de cet individu incapable de s’insérer dans la société ? Cet individu qui ne daigne pas venir dans un tribunal. S’il tient à vivre dans un environnement clos, c’est en prison qu’il faut l’envoyer. » Il propose donc une peine de 2 ans de prison, dont une année avec un sursis probatoire pendant 3 ans. Des réquisitions suivies par le tribunal qui ajoute une obligation de soins, l’obligation d’indemniser les victimes et une inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

"Elle est devenue honteuse"

Voici un extrait de la plaidoirie de maître Patricia Perrien qui a porté la voix des parties civiles : « Ce monsieur a des difficultés psychologiques, mais ce n’est pas un passe-droit pour faire du mal aux autres. Ma cliente allait sur ce site pour sa passion de l’écriture, et lui pour assouvir ses fantasmes. C’est un pervers pédophile, il recommencera. Elle avait des rêves d’une grande carrière, c’est aujourd’hui une jeune fille terrorisée qui n’a pas osé venir à l’audience. Elle est devenue solitaire, mais surtout elle est devenue honteuse. Désormais, dans cette famille, les repas sont devenus silencieux. Ça, c’est terrible. »

Tony Duret

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