Publié il y a 6 h - Mise à jour le 22.03.2025 - Tony Duret - 2 min  - vu 3226 fois

GARD En plein été, le garde forestier déclenchait des incendies pour « valoriser son travail »

En juillet 2022, en à peine deux semaines, ce garde forestier a été le premier à prévenir les pompiers de quatre incendies. Il était toujours là au bon moment. C’en est devenu suspect…

À 19 ans, il commençait dans la profession de garde forestier. Sa carrière n’a pas fait long feu en raison d’une autre passion… pour les flammes celle-là. Légèrement incompatible avec la forêt. Surtout en plein été, dans le Gard.

L’histoire débute à l’été 2022. Le 1er juillet, un incendie démarre à Sernhac. Heureusement, un jeune homme qui commence juste dans la profession de garde forestier prévient les secours. Le 6 juillet, nouvel incendie. Le même jeune homme est encore là. C’est lui qui alerte les secours. Incroyable ! Le 8 juillet, rebelote. Même héros au bout du fil. L’incendie a tout de même détruit sept hectares de forêt à Sernhac et a nécessité l’évacuation de personnes. Une semaine plus tard, au même endroit que la fois précédente, encore un incendie. Un hectare ravagé. Et encore notre jeune garde forestier pour alerter. La fois de trop. Placé en garde à vue, il avoue le dernier incendie. Lors d’une deuxième garde à vue, il reconnait celui d’avant. En revanche, il dit être étranger aux deux premiers… Le tribunal n’y mettrait pas sa main au feu.

Jugé en correctionnelle ce vendredi 21 mars, à Nîmes, l’accusé reconnaît une « fascination pour les flammes » apparue il y a trois ans au divorce de ses parents. Le tribunal cherche à en savoir plus, à comprendre ses motivations, à déterminer s’il pourrait récidiver, mais le pyromane est confus, répète les termes entendus à son endroit sans, semble-t-il, les maîtriser. « Au départ, on pensait que c’était une pulsion. Mais en fait c’est que je voulais me sentir utile », récite-t-il. Quand la juge approfondit, c’est brouillon. On devine entre les lignes qu’il se sentait important en alertant les secours d’un potentiel drame. « Je voulais valoriser mon travail de garde forestier », déclare-t-il. Son avocate, maître Caroline Greffier, vient à sa rescousse. Elle rappelle le harcèlement scolaire dont il a été victime, les tentatives de suicide qui en ont découlé, son surpoids à l’époque, son casier vierge, sa nouvelle vie, sa reconstruction. On ne dira pas que le tribunal n'y a vu que du feu, mais son client écope d’une peine de 15 mois avec un sursis simple et 2 000 euros d’amende.

Tony Duret

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