JUSTICE Soupçonné d'être le commanditaire d'un meurtre et arrêté en juin, il demande sa remise en liberté
Arrêté en Espagne en juin dernier après plusieurs mois de fuite, un homme est suspecté d'être le commanditaire de l'exécution mortelle survenue en janvier 2021 au quartier du Mas de Mingue à Nîmes.
« Comme chaque année j'étais au Maroc pour le Ramadan et je n’ai jamais reçu de convocation alors que mon adresse est connue en France», insiste un homme arrêté par la police judiciaire dans le cadre d’un ''meurtre" d’une "tentative de meurtre" et d'une "association de malfaiteurs". Un homme arrêté en juin 2022 après une cavale de plusieurs mois selon les enquêteurs. Une fuite qui permettait de quitter l’ambiance de violences et de mort autour des points de deal.
Cet homme de 32 ans, est mis en cause dans un règlement de comptes sanglant qui s'est déroulé le 25 janvier 2021 au quartier nîmois du Mas de Mingue où deux mineurs avaient été atteints par des balles tirées d’une voiture. Les agresseurs n’avaient pas mis les pieds à terre pour cette opération qui coûtera la vie à un adolescent et en blessera sérieusement un autre.
Immédiatement le trafic de drogue est mis en avant par les enquêteurs de la police judiciaire pour expliquer cette fusillade. Il faut dire que les quartiers populaires nîmois sont gangrénés depuis plusieurs années, et que les gangs rivaux n'hésitent plus à faire parler les armes. Quelques heures après l'exécution, la voiture des malfaiteurs est découverte calcinée à Nîmes. Elle avait été dérobée à Alès en décembre 2020.
Des investigations qui vont permettre de cibler deux jeunes hommes soupçonnés d'être le duo dans la voiture lors de l'expédition mortelle. Le nom du commanditaire présumé va résonner ensuite dans les oreilles des enquêteurs, mais lorsque la police judiciaire voudra mettre la main sur lui, il sera aux abonnés absents. Un homme interpellé après la délivrance par le juge d'instruction d'un mandat d'arrêt européen. Un suspect connu de la justice, notamment pour une condamnation importante dans un dossier de stupéfiants en 2015, mais qui réfute totalement son implication dans le meurtre qui a coûté la vie à cet adolescent.
« Il s’agit d’un dossier vide à l’endroit de cet homme, même avec les deux mauvais témoignages qui figurent au dossier. Il est acté qu’il était à la tête d’un point de deal, mais il nie la moindre participation à ce meurtre », plaide maître Baptiste Scherrer pour ce trentenaire qui demande un contrôle judiciaire.
Un élargissement dont ne veut pas entendre parler l'avocat général, Hervé Pinot: " Il y a un mort et un jeune qui a survécu par chance. Il était recherché et il le savait, mais il a préféré prendre la fuite et il a été arrêté en Espagne. On ne va pas prendre le risque de remettre cet homme dehors", estime le magistrat qui est suivi dans ses réquisitions car la cour d'appel de Nîmes présidée par Christophe Teissier a décidé de prolonger la détention provisoire du mis en cause dans cette affaire criminelle de premier plan qui a secoué les quartiers sensibles nîmois.
Boris De la Cruz