Au cours de vacances à Montpellier, le Barcelonais se fait des amis qui vont lui faire une offre très alléchante : pour une journée de travail, il peut empocher 400 € ! Il effectue sa mission durant quatre jours. Seulement, elle va se finir en garde à vue le 29 octobre. Mais dès sa sortie, il récidive. Les forces de l’ordre s’en rendent compte grâce à des caméras de surveillance et vont à nouveau l’arrêter. Son sac contient 180 grammes de résine de cannabis, 78 grammes d’herbes de cannabis et 27 grammes de cocaïne. Il est placé en détention le 31 octobre en attendant son jugement.

Le jeune homme est soudeur en Espagne, il gagne 1 000 € par mois. Il habite à Barcelone avec ses parents qui ont de gros problèmes financiers. Suite à des problèmes familiaux, il est suivi par des psychologues depuis son enfance. Durant l’audience, le prévenu est stressé et s’excuse à plusieurs reprises : “Je suis désolé, je ne recommencerai plus, je vous le jure. Je voulais seulement aider ma famille.” Le président le questionne : “Vous savez pourquoi ils ont fait appel à vous alors que vous venez de loin ?” Réponse : “Je ne connais rien de l'organisation du réseau, je ne sais vraiment pas, je venais d’arriver.”

En attendant son jugement, le prévenu était en détention. “Je veux continuer mon travail en Espagne, c’est la première fois que je vais en prison et je l’ai très mal vécu”, regrette-t-il les larmes aux yeux. La procureure de la République se demande : “Sa famille, son travail et sa vie sont en Espagne. On se demande pourquoi il s’est rendu ici, à Nîmes.” Elle reprend : “Aussitôt sa garde à vue finie, il a recommencé à vendre, il a repris son poste. Je demande une interdiction du territoire français pendant au moins 5 ans.”

Maître Barakat plaide pour le prévenu : “C’est un enfant, il a vécu ces derniers jours un vrai choc carcéral. Après sa garde à vue, on lui a exigé de finir sa semaine s’il voulait récupérer son argent. Il n’était pas payé par jour mais par semaine. C’est un gamin de 19 ans, il a déjà des problèmes psychologiques, il faut le laisser partir, il doit rentrer chez lui.” Le jeune Espagnol est condamné à 18 mois de prison avec sursis, à l'obligation de quitter immédiatement le territoire français et l'interdiction d'y remettre les pieds durant 10 ans.