JUSTICE Un escroc soutire plus de 50 000€ à des hommes sur des sites de rencontre gay

Déjà condamné une dizaine de fois pour escroquerie, un homme de 36 ans est jugé une nouvelle fois par le tribunal correctionnel de Nîmes pour des faits similaires.
Les faits se sont déroulés entre le 7 avril et le 30 juin 2023. Un Nîmois de 36 ans contactait des hommes via un site de rencontre gay. Le mode opératoire était similaire pour chaque victime. Après plusieurs rendez-vous en tête-à-tête, l’escroc expliquait avoir été victime lui-même par un individu malintentionné qui le harcelait. Puis, il demandait à l’homme de lui faire un virement sur son compte, tandis que lui le remboursait par chèque. Seulement, le chèque était sans provision, il n’y avait pas d’argent sur son compte en banque. Donc les victimes n’étaient pas remboursées.
Cinq hommes ont porté plaintes contre le voleur. Le préjudice des victimes s’élève au total à 52 612€. Ce mardi 8 avril, le prévenu a comparu devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour escroquerie. “Je reconnais les faits, j’avoue que j’ai tout dépensé sur le moment”, assume le Nîmois. Ce dernier a été condamné à de multiples reprises pour vol, escroquerie et falsification de chèque. Il est d’ailleurs incarcéré jusqu’en août 2028 pour une affaire similaire. Une des victimes présente à l’audience explique : “En ce qui me concerne, il savait que je n'avais pas d’argent, mais ça ne l'a pas arrêté. Je me suis retrouvé avec -8 000€ sur mon compte. J’ai dû faire un autre emprunt. Je n'arrivais pas à sortir la tête de l’eau.”
Le procureur de la République donne ces réquisitions : “Je suis persuadé que monsieur va recommencer dès sa sortie de prison. Il a fait le choix de s’attaquer aux plus faibles et au plus vulnérables. Une de ses victimes était un homme de 77 ans ! Je demande une peine de 18 mois de prison ferme." Maître Dillenseger plaide pour la défense : “Il est ici pour prendre ses responsabilités. Il a tout assumé et il souhaite rembourser les parties civiles. En détention, il se fait suivre psychologiquement. C’est clair qu’il a une pathologie.”
Le tribunal correctionnel de Nîmes l’a condamné à deux ans de prison ferme et un mandat de dépôt à l’audience. Il a l’obligation de rembourser les victimes.