Publié il y a 1 jour - Mise à jour le 17.04.2025 - Anthony Maurin - 4 min  - vu 126 fois

CAMARGUE Pour connaître les réalités du terroir, la Région est là

Viticulture Camargue (Photo Anthony Maurin)

La viticulture en Camargue ? Du sel dans les terres sablonneuses et des mouettes dans le ciel ! (Photo Anthony Maurin)

Le Pôle agriculture de la Région Occitanie se déplaçait dans le sud du Gard, en Camargue, pour y parler des aides que la Région met en place dans le secteur.

Élevage de cheval ou de taureau, maraîchage, viticulture, riziculture, agrotourisme… La Camargue et l’agriculture font bon ménage. C’est d’ailleurs bien souvent l’agriculture qui contribue à l’entretien du paysage et par conséquent qui offre à ce coin le charme qu’il a depuis que l’Homme le façonne.

Vincent Labarthe, vice-président de la Région en charge de l’agriculture et de l’enseignement agricole, Jean-Louis Cazaubon, vice-président de la Région Occitanie en charge de la souveraineté alimentaire, de la viticulture et de la montagne, Judith Carmona, présidente de la commission agriculture, agroalimentaire et viticulture, Katy Guyot, conseillère régionale du Gard, Saumade, présidente de la Chambre d’agriculture du Gard et Claire Mailhan, présidente de l'AOP Taureau de Camargue, ils étaient tous là pour en parler. Entre eux, pour se mettre au niveau sur les dossiers locaux, mais aussi pour aller voir directement le monde agricole.

Pour Katy Guyot, locale de l’étape, « le Pôle agri se déplace régulièrement sur les 13 départements pour parler des spécificités de chaque territoire, comme ici avec le Gard et la Camargue. » Équilibre de la filière de l’élevage du taureau de Camargue, viticulture, riziculture, il faut souvent faire le point sur l’accompagnement qu’offre la Région sur ces questions.

Vincent Labarthe est conscient qu’on n’a pas la même vision agricole en Camargue qu’en Cévennes ou que dans l’arrière-pays toulousain. « Il y a des spécificités auxquelles il nous faut savoir répondre et nous essayons avec, notamment, le Plan Camargue pour que vive l’agriculture sur le territoire. Des filières existent, des savoir-faire aussi... »

Judith Carmona, Jean-Louis Cazaubon, Vincent Labarthe, Katy Guyot, Magali Saumade Claire Mailhan Région Occitanie agriculture Montcalm 2025 (Photo Anthony Maurin)
Judith Carmona, Jean-Louis Cazaubon, Vincent Labarthe, Katy Guyot, Magali Saumade et Claire Mailhan (Photo Anthony Maurin)

L’aide à l’installation touche maintenant les Jeunes agriculteurs mais aussi les nouveaux agriculteurs. « Les nouveaux profils ont souvent eu plusieurs carrières dans leur vie. » L’accompagnement au moment de la transmission des exploitations est aussi une période cruciale pour l’avenir de la filière. « L’année dernière, il y a eu 2 000 nouvelles exploitations en Occitanie et la Région en a aidé un millier. En 2016, c’était 600. Pour la Camargue, les appellations permettent des choses et nous aidons aussi les femmes à s’installer. »

L’argent est le nerf de la guerre disent certains. Il est vital pour investir et avancer. Mais l’agriculture française s’est appauvrie au fil des générations. « On a besoin de moderniser l’outil agricole alors nous accompagnons aussi sur ces aspects, mais ça coûte cher, très cher ! La première année, la Région avait mis sur la table 28 millions d’euros, nous avons eu pour 72 millions d’euros de demandes. Carole Delga a augmenté et a finalement octroyé 52 millions d’euros. Cela permet de travailler mieux et c’est aussi meilleur pour l’environnement » ajoute Vincent Labarthe.

Taureau de Camargue (Photo Anthony Maurin)
Des taureaux de Camargue (Photo Anthony Maurin)

Enfin, les contrats d’agriculture durable. Là aussi la Région compte aller plus loin. Mais pas seule. « L’agriculteur doit lui aussi faire un pas de côté et réfléchir à l’avenir de sa filière. C’est pour cela que la Région finance quatre jours de conseil avant qu’il ne soit dans l’ornière. »

Autre bonne nouvelle, récente, la reconnaissance de la race di biòu, le taureau de Camargue AOP, comme une race menacée. On dénombre 64 manades habilitées à produire sous AOP sur les 136 existantes. Environ 18 000 à 22 000 animaux répartis sur plus de 150 manades dont au moins la moitié ont un effectif de plus de 100 têtes. Une étude sur l’impact socio-économique de cet élevage est enfin lancée et permettra d’en savoir plus sur la réalité de secteur.

Jean-Louis Cazaubon, poursuit, « Nous travaillons sur les problématiques données par les territoires et ici le biotope est fragile mais intéressant entre le riz, le vin, le taureau… Les études font ressortir l’agriculture camarguaise, la culture et le tourisme. L’agriculture est le socle sur lequel repose l’économie touristique en Camargue. »

Viticulture Camargue (Photo Anthony Maurin)
La viticulture en Camargue ? Du sel dans les terres sablonneuses et des mouettes dans le ciel ! (Photo Anthony Maurin)

Mots chers à son usage, qu’en est-il de la souveraineté alimentaire ? « Nous sommes à la croisée des chemins. Malgré les installations, nous savons que 45 % des agriculteurs quitteront le métier dans les neuf ans à venir. Comment nourrir les six millions d’habitants de la Région ? Nous amorçons la pompe et nous franchissons une nouvelle étape avec une aide supplémentaire à ceux qui reprennent une installation. » Le Plan Eau est aussi primordial, surtout ici où la problématique de l’eau salée est présente. Alors, il faut faire circuler l’eau douce !

Autre problème, la fermeture de l’abattoir d’Alès qui renforce les incertitudes de la filière du taureau de Camargue. L’agriculture doit se diversifier, c’est important. Mais, être divers, c’est parfois n’être plus rien. « La viticulture est aussi un secteur perturbé, le marché est atone, le vin joue le rôle de percepteur et la consommation chute… On assiste à des arrachages en masse alors il nous faut préparer la viticulture de demain grâce au contrat de filière. »

Port de plaisance de Gallician (Photo Anthony Maurin)
Le port de plaisance de Gallician, un atout touristique dont l'agriculture peut bénéficier ou vice-versa ! (Photo Anthony Maurin)

Pour aider un peu, la Région vient de mobiliser un reliquat d’un fonds européen de 15 millions d’euros pour aider les sinistrés des maladies, du gel, des pluies, des orages, de la sècheresse... mais peu de Gardois seront concernés car il faut des arrêtés de catastrophes naturelles. La Région se bat pour faire reconnaître l’existence, ici, d’une agriculture propre à la Méditerranée, avec son histoire et ses défis à relever.

« Cette reconnaissance est importante ! Il nous faut l’aide de l’Europe, les agriculteurs ont des soucis, ils doivent être accompagnés et s’adapter au changement climatique pour rebondir après ces crises » souligne quant à elle Judith Carmona.

Le Plan Camargue a été lancé en 2016 et a investi 37 millions d’euros sur le territoire car il œuvre en faveur du tourisme, du patrimoine, du sport avec la course camarguaise et le taureau qui va avec, les festivités…

Judith Carmona, Jean-Louis Cazaubon, Vincent Labarthe, Katy Guyot, Magali Saumade Claire Mailhan Région Occitanie agriculture Montcalm 2025 (Photo Anthony Maurin)
Judith Carmona, Jean-Louis Cazaubon, Vincent Labarthe, Katy Guyot,  Magali Saumade et Claire Mailhan (Photo Anthony Maurin)

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