JUSTICE Un homme condamné pour des agressions sexuelles sur son petit voisin de 9 ans
Il n'avait pas de casier judiciaire jusqu'à hier... et se retrouve en prison. Il a écopé hier d'un mandat de dépôt à l'audience correctionnelle.
Il a dû attendre longtemps le défilé des affaires correctionnelles, hier mardi au tribunal de Nîmes. Un homme, âgé de 48 ans, était prévenu d'avoir commis des abus sexuels sur un garçonnet de 2021 à 2023. Le quadragénaire arrivé libre à l'audience est reparti, mardi à 21h45, entre deux policiers vers la maison d'arrêt. Il a été condamné à 3 ans de prison dont une année avec un sursis probatoire d'un an et un mandat de dépôt. Un "adulte handicapé" qui n'avait pas de casier judiciaire et qui est maintenant inscrit au fichier des délinquants sexuels. Il a l'interdiction d'approcher la victime et l'interdiction définitive du moindre contact avec les mineurs.
Dans cette affaire délictuelle, la petite victime âgée de 9 ans était son voisin. Un voisin en qui la maman avait une totale confiance. "C'était un ami du voisinage. Mon fils a des troubles de l'apprentissage, il a fait travailler mon fils, sans pouvoir imaginer un instant ce qui se faisait dans mon dos", témoigne la mère de famille avec des trémolos dans la voix.
Les faits ont été commis dans l'appartement de cet homme célibataire qui vit avec sa maman, dans une commune proche de Nîmes. Le prévenu n'a jamais connu d'aventure sentimentale, il "savait se rendre serviable dans le voisinage", selon le même témoin. Il sera arrêté après que le petit garçon ait évoqué à sa grand mère l'attitude inquiétante de ce voisin qui lui prêtait son ordinateur et effectuait des "gestes déplacés". L'homme sera décrit par un expert psychiatre comme une personne "aux pulsions pédophiliques".
"Les faits sont des agressions sexuelles imposées à un mineur. Et pour attenuer sa responsabilité, il explique qu'il n'a pas eu une vie facile et qu'il a été agressé lui-même", note le procureur Bertrand. "Est-ce que le fait d'avoir souffert donne le permis de faire souffrir à son tour ?", interroge le représentant du parquet de Nîmes qui réclame 3 ans dont 18 mois avec un sursis probatoire.
"Dans une famille, ce genre d'abus c'est un traumatisme, un cataclysme, estime maître Dominique Alaize. Ce petit garçon, qui a des difficultés dans sa vie, a une maturité d'un enfant de 7 ans", complète le conseil de la famille. "Un enfant qui culpabilise car il n'a pas pu se défendre face à cet homme", complète l'avocate nîmoise.
"Il ne faut pas dire qu'il nie tout, il a reconnu des choses et c'est pour celà qu'il est là", essaie de convaincre l'avocat du prévenu, maître Anouck Gasnot, qui avance des abus sexuels et viols dont son client aurait été victime pendant de nombreuses années durant son enfance. "Il ne se passe pas une journée où je n'y pense pas et je regrette ce geste", avoue le prévenu avant que le tribunal ne parte délibérer.
La juridiction nîmoise est allée au-delà des réquisitions en infligeant 3 ans dont une année avec un sursis probatoire, une peine assortie d'une exécution immédiate concernant la détention.