JUSTICE Un sans-abri agressé, car il refuse de partager sa bouteille d’alcool

Le prévenu est jugé pour port d’arme blanche et vol avec violence devant le tribunal correctionnel de Nîmes.
Dans la nuit du 7 novembre 2024, vers 1 heure du matin, un jeune homme de 22 ans alcoolisé déambule dans les rues de Nîmes. Il croise un sans-abri en train de boire de l'alcool, et lui demande de partager sa bouteille. Face au refus de l'homme démunis, le jeune individu le frappe violemment, avant de voler ses affaires personnelles. À 1h40 les services de police de Nîmes se rendent sur place, après avoir été alertés par des témoins. L’auteur des faits a été maintenu sur place par des passants. De plus, un couteau papillon a été retrouvé dans la sacoche du prévenu. La victime a reçu quatre jours d’ITT.
Jugé ce mardi 8 avril devant le tribunal correctionnel de Nîmes, le bagarreur de 22 ans reconnaît les faits. “Je lui ai porté des coups au visage avant de prendre son sac. J’étais alcoolisé, je m’en veux. Je m’excuse sincèrement”, soutient-il. Ce dernier a comparu pour vol avec violence et port sans motif d’arme blanche. Le prévenu s'explique : “Je me promène avec un couteau pour me protéger, mais je ne l’ai pas sorti cette soirée-là”.
"On doit se réjouir que monsieur n’est pas sorti son couteau. Mon client est guéri et n’a pas de séquelle particulière, heureusement. Mais il est sans abris, il passe ses nuits dehors avec tous les risques que cela comporte. Je demande un préjudice confondu de 5 000€ ", plaide la partie civile. Le représentant du ministère public demande un an de prison ferme pour le prévenu. “Sauvagerie, gratuité, fermeté ! Rien ne justifie cette agression et ce vol”, proteste-t-il. Maître Morgante, avocate de la défense, assure : "Il regrette et il a honte. Il était en Italie depuis un moment, mais se présente aujourd’hui devant vous pour assumer ses actes. Une peine totalement assortie d’un sursis probatoire me semble suffisante”.
L’homme de 22 ans a écopé de 18 mois de sursis, avec obligation de soin, de travail, et d’indemniser la partie civile pour un montant de 2 000€ selon les préjudices subis.