" La réalité ce n'est pas les réseaux sociaux. Dans la vie il y a des règles et on ne joue pas au caïd comme sur les vidéos You Tube", estime le substitut du procureur.

Face à lui, un garçon de 18 ans à peine, inconnu de la justice et de la police. Il vient d'obtenir son bac scientifique et affirme à la barre du tribunal qu'il est inscrit en première année de médecine. Un garçon qui s'exprime posément, de façon fluide. "Je suis un peu surpris de vous trouvez ici. Il y a un décalage entre les faits graves reprochés et votre personnalité", indique le président du tribunal correctionnel, Olivier Sabin.

L'étudiant en médecine évoque une période difficile dans sa vie, à cause de la maladie de son père. Une dérive de plusieurs mois qui a débuté le 19 décembre dernier lorsqu'il a volé un véhicule sur le parking de Carrefour à Nîmes avec un copain mineur. Les deux complices vont utiliser cette voiture après avoir changé les plaques d'immatriculation. "J'avais regardé une vidéo sur You Tube pour masquer l'immatriculation", ajoute le prévenu.

Le périple va se poursuivre pendant près de deux mois, jusqu'au 14 février. Ce jour-là, les deux jeunes refusent de s'arrêter lors d'un contrôle de police dans les rues de Nîmes. Course-poursuite avec la police pendant une dizaine de kilomètres, véhicules à l'arrêt percutés... Lorsque les forces de l'ordre parviennent à stopper les deux jeunes, des cagoules sont retrouvées dans l'automobile, un bidon d'essence, un calibre et des munitions. "J'ai fait comme dans un film sur You Tube", glisse le prévenu qui écope de 4 mois de prison avec sursis. Un avertissement pour un étudiant qui affirme avant de quitter la juridiction: "J'ai compris".